La prise en charge psychothérapique d'auteurs d'agressions sexuelles en milieu carceral : modalités et limites
Institution:
Paris 5Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Based upon a clinical and psychoanalytic experience with sex offenders at an Ambulatory Unit Care (UCSA) in a prison for men, this study shows the limits of a psychotherapeutic approach practiced in a place designed for sanction with patients inmates, mostly border-lines, suffering from denial and split. How to conciliate such radically separate logics : punishment and treatment? Our study discusses this issue through the example of legal injunction to treatment imposed by the law sentencing sex offenders to treatment as part of socio-legal-follow-up requested by magistrate. The illusion of obligatory treatment can only maintain both patient and legal authority in the same pathological process, made of denial and splitting, and therefore restrain the establishment of a successful psychotherapeutic project.
Abstract FR:
Basée sur une pratique psychothérapique individuelle d'inspiration psychanalytique menée auprès d'une population carcérale, au sein de l'Unité de Consultations et de Soins Ambulatoires (UCSA) rattaché au Centre Hospitalier de Meaux, dans une Maison d'Arrêt pour hommes, cette recherche interroge, à l'aide d'une méthodologie croisée construite dans l'après-coup, la possibilité d'une prise en charge psychothérapique des agresseurs sexuels en milieu carcéral. Insiprée d'une approche qualitative, notre méthodologie a consisté en le croisement de l'analyse transversale temporelle de plusieurs observations cliniques (dont 24 cas d'agressions sexuelles et 12 cas d'auteurs d'agressions autres que sexuelles) et de l'étude approfondie d'un cas d'inceste. Validant l'ensemble de nos hypothèses, les résultats de cette recherche interpellent d'une part les limites d'une inscription d'une logique thérapique dans un cadre répressif, celui de la prison, dont les modalités se trouvent régies par un cadre légal, celui de la loi relative à l'obligation de soin, d'autre part le paradoxe d'une thérapie imposée, soutenue par une logique de normalisation, aux effets trompeurs et à laquelle les agresseurs sexuels se soumettent "volontiers". En effet, cette population se prête d'autant plus facilement à une telle duperieque son fonctionnement psychique, dominé par des processus de clivage et de déni, est entretenu par le projet carcéral adaptatif.