thesis

Un moment entre la vie et la mort : La tentative de suicide à l'adolescence : un traitement de la douleur psychique selon la logique de l'extrême

Defense date:

Jan. 1, 2011

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Institution:

Paris 5

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

The aim of this research is to study the psychic functioning of the suicidal adolescent through psychoanalytic thinking. The assessment of 17 adolescents enabled us to draw some conclusions: The suicidal gesture in adolescence appears to be linked to adolescents’ difficulties to deal with the instincts. This difficulty affects the adolescent’s entire psychic functioning and especially his/her thinking processes. The thinking processes are affected in two ways: either they become disorganized under the effect of the defusion of instincts, or they become rigid to avoid their impact. By attacking his own body the adolescent expresses a hate towards both himself and the other, as the two are not differentiated enough in moments when instincts’ activity is intense. A further analysis of the way the object is invested reveals that these adolescents tend either to merge with the other, or to avoid any interaction which could potentially lead to a state of fusion with the object. This state of confusion between the object and the subject, is linked to the difficulty of the adolescents to deal with the depressive feelings deriving from separation. For some adolescents the suicidal gesture is a direct consequence of depression. But for some others the suicidal gesture is part of a defensive strategy against it.

Abstract FR:

En prenant appui sur des concepts psychanalytiques susceptibles d’étayer notre réflexion sur le sujet, nous nous sommes engagés dans l’étude du fonctionnement psychique de l’adolescent suicidant. Nos rencontres avec 17 adolescents, a permis dégager certains éléments de réponse : Le geste suicidaire à l’adolescence semble relever d’une difficulté de gestion des mouvements pulsionnels, ce qui se répercute sur l’ensemble du fonctionnement psychique du sujet et notamment sur le plan de l’activité de la pensée. En effet, les processus de pensée se désorganisent sous l’effet de la désintrication pulsionnelle ou bien se trouvent rigidifiées par la lutte contre les émergences pulsionnelles. La violence que l’adolescent exprime à travers l’attaque de son corps, cache une haine qui vise à la fois le sujet et autrui, ceux-ci étant lors des moments chargés des significations pulsionnelles, insuffisamment différenciés. L’étude des modalités relationnelles, rendent compte d’un traitement de l’objet particulièrement paradoxale, ceci étant soit sollicité sur un mode fusionnel, soit au contraire chassé du champ des investissements pulsionnels. Ces moments de confusion sujet/objet interrogent la capacité de l’adolescent de gérer les mouvements dépressifs qui se rattachent au processus de la séparation. Le recours au geste suicidaire serait, pour certains adolescents, une conséquence directe d’un processus dépressif massif. Cependant, les aménagements psychiques d’autres sujets semblent valoriser l’hypothèse selon laquelle le geste suicidaire participerait dans certains cas à une stratégie défensive aux prises avec un mouvement dépressif et mettrait au contraire au jour l’impossibilité d’accéder au vécu dépressif.