thesis

Fantasmes à mort! : Pensées et acte suicidaires à l’épreuve de la différence des sexes

Defense date:

Jan. 1, 2011

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Institution:

Paris 5

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Our goal is to analyse the specificity of the psychic functioning of adolescents who have suicidal thoughts and/or have attempted suicide. Our two main directions of analysis are the following: first, the dialectical interaction between action and fantasy, and secondly, the comparison between suicidal issues and psychosexual development in boys and girls. Our analysis is based on 20 case studies combining clinical encounters and projective tests, the Rorschach text and the TAT; the protocols were analysed according the psychoanalytic method developed by the Paris School. Two hypotheses are verified in this study: 1) suicidal gestures can potentially generate symbolic meaning; and 2) boys resort to more drastic defense mechanisms than girls, due to the fact that their sexual identity is threatened. Suicidal adolescents have a rich fantasy life centred on infanticidal fantasies, with a blend of pregenital and genital elements in a context of sado-masochism. In boys, suicidal thoughts, even if they do not lead to action, are more dangerous; this underscores the function of the act itself, tied to a sadistic tendency, with the danger of unbinding. The homo-erotic oral-anal penetration fantasy is a promising avenue of research, since it brings together both narcissistic and object relations, tied to a infanticidal-parricidal fantasy organized around projection. Its counterpart in girls seems to be the fantasy of tearing off one’s skin, in combination with masochistic denial. We thus discern two different and separate paths towards genital sexuality, parenthood, and generational transmission , opening new avenues for exploration in the eternal debate between life and death.

Abstract FR:

Il s’agit appréhender les spécificités du fonctionnement psychique des adolescents en proie à des idéations suicidaires et/ou qui recourent à l’acte suicidaire. Pour ce faire, nous avons croisé deux grands axes d’analyse, l’un mettant en dialectique agir et fantasme, l’autre problématique suicidaire et développement psychosexuel féminin versus masculin. A partir de 20 études de cas, associant entretiens cliniques et épreuves projectives, le Rorschach et le TAT, analysées selon la lecture psychanalytique préconisée par l’Ecole de Paris, nous vérifions deux hypothèses, à savoir la potentialité symboligène de l’acte suicidaire et le recours à des défenses plus drastiques chez les garçons par rapport aux filles, sous-tendues par une menace quant à leur identité sexuelle. Les adolescents suicidants et suicidaires présentent une activité fantasmatique vive, organisée autour d’un fantasme infanticide, mêlant prégénital et génital autour du sadomasochisme. Mais chez les garçons, la présence d’idéations suicidaires sans recours à l’acte témoigne d’une gravité accrue, venant souligner la fonction de l’acte, en lien avec la nécessité de s’inscrire dans une voie sadique qui menace de déliaison. Le fantasme de pénétration homo-érotique oro-anal constitue une piste de réflexion prometteuse en ce qu’il se fait le point de jonction des axes narcissique et objectal, en relation avec un fantasme infanticide-parricide organisé autour de la projection. Le fantasme de peau arrachée semble constituer son pendant chez les filles, en intrication avec un pacte dénégatif qui favorise l’émergence d’une double peau, et se fait le creuset d’une fantasmatique masochiste. Deux voies distinctes d’accès à la sexualité génitale, à la filiation et à la parentalité se dessinent, ouvrant de nouvelles pistes à explorer dans une éternelle dialectique entre la vie et la mort.