thesis

Enfant acteur, enfant témoin. Capacités numériques fondamentales entre 2 et 4 ans : les notions d'addition, de soustraction, de zéro et de réversibilité

Defense date:

Jan. 1, 2006

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Institution:

Paris 5

Disciplines:

Abstract EN:

The 5-month baby, when wirnessing calculation errors in a paradigm of detection of impossible events (1+1=1 or 3: 2- 1=2), visually manifests his surprise. Around 2 year-olds however, for the addition 1+1. The young child is no longer surprised when answering verbally (but he will be at 3). This gap observed in French-speaking children might be due to a reorganization of the early numerical abilities through language. Depending on the mother tongue, this reorganization may create interferences (no gap for English-speaking children). In this thesis, the existence of a continuity/discontinuity in arithmetic abilities is examined. Five studies based on an adapted paradigm previously used with babies, were conducted on 400 2-year to 3-year old children. Study 1 deals with the addition 1+1, using other languages (Spanish/Finnish), and confirms the interference between language and numbers. Our other studies focus on French-speaking children and compare two methods of arithmetical problem solving: “Actors” method and “Onlookers” method. Study 2 shows that at 2 years, only Actors succeed in an addition operation. Study 3 shows that. Whatever the method. There is no developmental gap for a subtraction operation (2-1) which does not trigger a language bias. Study 4 demonstrates that an operation leading to zero (1-1) is difficult for ah children. The last study points out how the 2- year old “Actor” discovers more easily the notion of inversion (short-cut arithmetical strategy). Therefore. The “sensible” period between 2- and 3 years of age, during which the action is very efficient, is crucial because early visual arithmetic abilities are reorganized and vulnerable.

Abstract FR:

Témoin d’erreurs de calcul dans un paradigme de détection d’événements impossibles (1+1=1 ou 3 ; 2-1=2), le bébé de 5 mois manifeste par son regard une surprise alors qu’à travers le langage pour « 1+1», vers 2 ans, l’enfant n’est plus étonné (à 3 ans, il l’est à nouveau). Ce décalage serait entraîné par une réorganisation des capacités numériques précoces qui créerait, selon les langues (ici le Français), plus ou moins d’interférences (décalage non observé chez les anglophones). L’existence d’une continuité/discontinuité dans le développement des capacités arithmétiques est étudiée dans cette thèse. Nous exposons les résultats de 5 études menées auprès de 400 enfants de 2 à 4 ans avec un paradigme adapté des recherches sur le bébé. L’étude 1 généralise pour l’addition 1+1, à travers d’autres langues (finnois/espagnol), le constat d’une interférence entre langage et nombre. A partir de l’étude 2, l’enfant francophone Acteur (nouvelle méthodologie de détection d’événements impossibles) est comparé à l’enfant « Témoin » de l’opération (méthode traditionnelle propice à l’interférence langagière). A 2 ans, l’enfant Acteur de l’addition réussit contrairement à l’enfant Témoin. Dans l’étude 3, la soustraction 2-1 (n’initiant pas le biais langagier) ne révèle pas de décalage développemental dans les deux méthodes. L’étude 4 indique que le calcul menant à zéro (1-1) pose problème à tous les enfants. Enfin, l’étude 5 montre que l’enfant Acteur de 2 ans découvre plus aisément la stratégie facilitatrice de réversibilité. Donc, l’âge de 2-3 ans est une période « sensible » où les compétences visuelles précoces de calcul se réorganisent, sont vulnérables, et où l’action est efficace.