thesis

Que deviennent les capacités protonumériques du bébé après l'apparition du langage? : études intra-langue, inter-langues et inter-modalités

Defense date:

Jan. 1, 2004

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Institution:

Paris 5

Disciplines:

Authors:

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Abstract EN:

Infants expect that 1+1=2, neither 1 nor 3 (Wynn, 1992). However with French-speaking 2 years old, a strong decrease of performances considering 1+1=3 is observed. Synchronism of performances between 1+1=2 and 1+1=3 is only back at 3 (Houdé, 1997). Although some authors conclude that this is an evidence for a "perception-attention/cognition-verbal" breakaway in numerical development, due to the apparition of language, this thesis demonstrate that it is not the case. In experiment 1, a within-language approach shows that French two-year-olds' failure is in fact due to a global linguistic singular/plural opposition scheme which interferes with number. Hence, they better succeed with 2+1=4, that do not induce the interference because starting from a plural, with regard to 1+2=4. In experiment 2 and 3, a cross-linguistic approach shows that this interference may specifically appear within languages like French that use the same word in the precise cardinal distinction (un/deux) and in the global singular/plural distinction (un/des). In languages like English, two words are used for both distinctions (one/two and a/some). Finally, in experiment 4, a cross-modality approach shows that this interference can be lowered when French 2-year-olds are active in the task.

Abstract FR:

Les bébés s'attend à ce que 1 + 1 =2, ni 1, ni 3 (Wynn, 1992). Cependant, on observe une chute de performance chez des enfants francophones de 2 ans avec 1 + 1 =3, alors qu'on retrouve un synchronisme des performances entre 1 + 1=1 et 1 + 1=3 à 3 ans (Houdé, 1997). Bien que certains auteurs y voient une cassure "perceptivo-attentionnel/cognitivo-conceptuel" dans le développement numérique due à l'apparition du langage, cette thèse démontre que tel n'est pas le cas. L'étude 1 révèle par une approche intra-langue que l'échec des francophones de 2 ans est en fait dû à une interférence sur le nombre du schème d'opposition singulier/pluriel ; ils réussissent ainsi mieux 2 + 1=4, n'induisant pas d'interférence puisque partant du pluriel, par rapport à 1 + 2=4. Dans les études 2 et 3, une approche inter-langues montre que cette interférence n'apparait que dans des langues comme le français, utilisant le même mot dans les oppositions cardinale précise (un/deux) et globale singulier/pluriel (un/des), alors que dans d'autres langues comme l'anglais, deux mots (one et a) marquent les deux oppositions. Enfin l'étude 4 montre par une approche inter-modalités que cette interférence est réduite quand l'enfant francophones de 2 ans est actif à la tâche.