Abstract FR:

Le Réseau Santé Sécurité des SDIS du Grand Centre (R3SGC) s’investit depuis 2015 dans une démarche d’amélioration de la « Qualité de Vie en Service » (QVS), dont l’objectif concret est de limiter les facteurs pathogènes et de promouvoir les facteurs salutogènes de la santé psychologique des SPP, SPV et PATS.À cet égard, R3SGC et CNFPT ont signé en 2016 un partenariat formalisant une proposition d’accompagnement dans la mise en œuvre d’une démarche QVS. Au niveau régional d’une part, il vise à identifier les forces et les limites des structures et à définir un plan d’actions répondant aux problématiques vécues par les agents. Au niveau national d’autre part, il vise une généralisation du processus d’amélioration de la QVS, permettant d’outiller les SDIS de France d’une méthodologie d’analyse, d’indicateurs, et d’un guide des pratiques organisationnelles promouvant la QVS.La présente thèse s’inscrit dans le cadre de ce partenariat, soutenue et financée par le CNFPT. Plus précisément, il importait d’apporter des connaissances théoriques et pratiques supplémentaires en ce qui concerne la QVS des personnels des SDIS, et ainsi dépasser la seule observation empirique. Pour ce faire, quatre études ont été menées par le biais de protocoles transversaux et longitudinaux. La première étude transversale de cette thèse a porté sur les SPP. Elle a démontré d’une part, que la motivation autonome était positivement reliée à l’état de santé et à la performance perçus, et négativement reliée au stress perçu. Elle a mis en évidence d’autre part le fait que la motivation contrôlée était positivement reliée au stress perçu et négativement à l’état de santé perçu. En outre, elle a pu mettre en évidence le rôle modérateur de la surcharge de travail, de telle sorte que les effets bénéfiques de la motivation autonome se renforcent lorsqu’elle est faible, et que les effets néfastes de la motivation contrôlée se renforcent lorsqu’elle est élevée. La deuxième étude transversale de cette thèse a mis en lumière le rôle médiateur de l’épuisement émotionnel dans la relation indirecte et négative qui unit le workaholisme et la performance perçue chez les SPV. Elle a également montré le rôle modérateur de la reconnaissance du supérieur hiérarchique, de telle sorte que les effets néfastes du workaholisme sur l’épuisement émotionnel et la performance perçue sont renforcés lorsqu’elle est faible.La troisième étude de cette thèse, quant à elle longitudinale, a permis d’identifier cinq profils d’affects, combinant plusieurs dimensions (i.e., intensité et direction des affects positifs et négatifs au travail) chez les SPP, les SPV et les PATS. Elle a également mis en évidence la valeur prédictive du soutien à l’autonomie et la satisfaction des besoins psychologiques dans l’appartenance aux profils les plus favorables en termes de santé psychologique au travail. Trois corrélats ont été examinés (i.e., conflits travail-famille, intentions de turnover, absentéisme), de sorte que les profils les plus défavorables pour la santé psychologique au travail y étaient davantage associés que les profils les plus favorables. La quatrième étude de cette thèse a permis de suivre l’évolution des trajectoires motivationnelles (i.e., motivations autonome et contrôlée) au fil du temps auprès des SPP, SPV et PATS. Elle a également permis de montrer l’influence positive du soutien à l’autonomie du formateur sur ces trajectoires motivationnelles.Ces quatre études permettent d’une part d’enrichir le panorama scientifique relatif à la la QVS. Elles permettent d’autre part de répondre aux enjeux organisationnels et de santé auxquels doivent faire face les SDIS en proposant de nouvelles pratiques professionnelles.