La représentation sociale du corps chez les femmes stériles médiatisée par la médecine
Institution:
Paris, EPHEDisciplines:
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Abstract FR:
Le sens commun et le discours scientifique traitent de l'apprentissage du corps biologique et de l'experience de corporeite comme deux modes de connaissance opposee : le premier aurait un caractere objectif et le deuxieme subjectif et illusoire. Or, nous considerons que l'un et l'autre s'articulent entre eux en relation au corps culturellement institue. Plus precisement c'est par rapport a la medecine qu'on essayera d'etudier les representations du corps soit a cause du lieu direct qu'elle etablit entre le social et l'individu soit a cause du statut privilegie que notre societe lui assigne en tant que discours sur le corps. La sterilite n'est pas percue comme une maladie, mais une marque, un signe, un handicap qui s'inscrit dans le corps. Le malaise que la femme sterile ressent, est la consequence de l'idee d'etre differente, inferieure, par rapport au groupe, pas tellement parce qu'elle n'a pas d'enfants, mais parce qu'elle n'arrive pas a les avoir quand elle le veut. Maitrise de soi, selon l'ideologie qui affirme qu'il suffit de vouloir. Le corps est percu selon une conception mecanique et la femme attribue sa propre condition a des causes physiques, localisees et organiques. Le corps non plus coupable, mais handicape : le defaut s'inscrit dans le corps comme lettre de la difference, stigmate du dereglement, mais ce deplacement ne va pas sans produire une representation du corps meme : corps rejete, refuse d'autant plus que la cause est physique. La perception du corps interne mediatise par la medecine est acceptee a un niveau bien plus profond que celui d'une simple adequation au langage medical ou d'une simple reprise pour son compte de categories medicales. La medecine non seulement va a l'encontre du deplacement, qui permet de sauvegarder sa propre indemnite en affirmant sa propre non-responsabilite par un clivage moi-corps, mais c'est le discours medical qui le permet.