Psychopathologie de la vie quotidienne en Guinée équatoriale et au Gabon : diagnostics et moyens thérapeutiques
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Since the beginning of time, the Fang people have known how to take advantage of the elements of nature for health, strength and harmony. Today, oppressed by a traumatic colonial history, having left their original environment to settle in cities, the Fang feel weak and sick. This affliction, generated by an exhausting daily life in the grip of dictatorships, political fears and a poor management of economy, alters the same anthropology. Out of a corpus of 336 random cases, over a period of twelve years, four in Equatorial Guinea and eight in Gabon, our research has dealt with the study of psychological suffering in those two countries. To understand our patients, we had to analyse of their founding tales, where ‘’Bwiti’’ is present as a phenomenon of identity in their world of rites and beliefs. “Witchcraft”, ‘’évu’’, ‘’possession by evil spirits’’, ’’taboos’’,. . . These recurrent words during our consultations reveal a major subjacent problem in a traditional mentality. Psychotherapists and health professionals, especially healers also called ‘’nganga’’ have to put their efforts together to provide people with renewed health, hope and self-fulfillment. Thus, every single situation of critical suffering, whatever it originates from poverty, belief or ignorance, offers the opportunity of a new start, to enable people to get back their original strength and energy.
Abstract FR:
Depuis la nuit des temps, l’homme Fang a su introjecter l’énergie des éléments de la nature en capital santé, en force et en harmonie. Aujourd’hui, cet homme, écrasé par un passé colonial traumatique, ayant quitté son milieu naturel pour habiter les grandes villes, se sent affaibli, malade, souffrant. Bien que relevant de la même anthropologie, cette souffrance, renforcée par une vie quotidienne pénible sous l’emprise des dictatures, de la peur politique et d’une gestion sauvage de l’économie, prend une coloration différente. A partir d’un corpus de 336 cas tirés au hasard, sur une période de douze ans, dont quatre passés en Guinée Equatoriale et huit au Gabon, notre travail a porté sur l’étude de la souffrance psychologique dans ces deux pays. Pour comprendre les discours des patients, nous avons dû également nous plonger dans l’analyse de leurs récits fondateurs où le Bwiti est présent comme un phénomène identitaire de leur monde de rites et croyances. Sorcellerie », « évu » « possession des mauvais esprits », « interdits », etc. , ces mots récurrents dans nos consultations révèlent un problème majeur sous-jacent à une mentalité traditionnelle. Les psychothérapeutes et d’autres professionnels de la santé, notamment les « guérisseurs-nganga », doivent s’entraider pour redonner santé, espoir et épanouissement à l’homme. En agissant ainsi, chaque situation critique de souffrance, qu’elle soit induite par la pauvreté, la croyance ou l’ignorance, présentera les chances d’un nouveau départ pour que l’homme retrouve sa force et son énergie d’antan.