Abstract FR:

A partir d'exemples issus de la clinique des tres jeunes enfants nous montrons a quel point l'isolement relatif de l'enfant impose par la culture a des consequences importantes sur son etat somatique et psychique. Nous nous sommes attaches d'une part a reconstituer les traces des "techniques du corps" appliquees au maniement corporel du jeune enfant dans la culture francaise. Dans un deuxieme temps nous avons vonfronte ces donnees a nos recherches menees a partir d'observations filmees a domicile. Nous reprenons ici la distinction d'h. Stork entre interactions fonctionnelles (allaitement, change, transport, consolation) et interactions ludiques (tendresse, jeux). Parmi celles-ci nous avons privilegie les jeux peau a peau, avec plusieurs objectifs. Tenter de faire une place a la part de l'enfant dans les ajustements reciproques que l'on observe et ceci sous l'angle de leur evolution longitudinale. Tenter de comprendre a quelles consitions de possibilite cette part peut etre reconnue et reprise a son tour par la mere dans une reciprocite qui se cree ainsi a deux. Notre hypothese etant que loin de repondre a un tableau ideal de contention et de douceur, le maniement du corps de l'enfant par sa mere implique au contraire chez elle une ambivalence des reslations, ambivalence que nous avons compris sous l'angle d'une dialectique entre l'effraction et l'apaisement de la surface corporelle du bebe. C'est cette ambivalence qui, par l'ecart qu'elle institue au sein de la communication, permet a l'enfant une certaine autonomie et la possibilite de creer des liens d'attachement. Nous rejoignons ici d. Stern pour penser que la fusion n'est pas une donnee premiere de l'evolution psychologique de l'enfant. . .