Abstract FR:

Depuis de longues années déjà, nous nous consacrons à la clinique des sportifs de haut niveau. Mais en ce domaine, le plan pragmatique et social supplante largement le plan théorique et celui de la recherche : les "expériences" les plus hardies d'entrainement de tout jeunes enfants, et de fabrication d'organismes susceptibles d'atteindre ce "haut-niveau" abondent. Ces "expériences" jouent très empiriquement de la malléabilité du corporel, sans secréter de recherche conceptuelle idoine, semblant se satisfaire des vieux concepts tels ceux de : "techniques du corps", "schéma corporel", "image du corps", "motivation", "représentation". Nous avons donc voulu éprouver à propos de cette clinique sportive, comment l'être corporel, dans sa malléabilité, interpelle un cadre conceptuel qui ne peut plus se satisfaire de ces concepts écrans, lesquels, de plus en plus se révèlent impropres au regard de la complexité de ce qui se trame au carrefour du somato-psychique. C'est pourquoi, nous avons conduit une analyse de documents que quelques auteurs ont commis sur le sujet, faisant appel à des démarches psychologiques, épistémologiques, philosophiques, historiques, qui viennent éclairer une problématique métapsychologique sur laquelle débouche la preuve bien vite administrée des limites des illusions positivistes. Dans une première partie, nous avons donc étudié les nombreux "êtres énigmatiques" que propose à notre observation la clinique sportive : la pensée magique, les techniques du corps, l'entrainement mental, les "possibles moteurs"; nous avons vu comment ils nous interrogent autrement sur l'apprentissage moteur et l'apprentissage du corps.