Processus émotionnels et cognitifs guidant la prise de décision : étude d'enfants, d'adolescents et d'adultes typiques ou ayant un trouble du spectre de l'autisme
Institution:
Sorbonne Paris CitéDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis aimed to provide a better understanding of cognitive and emotional processes underlying the decision under risk. Adopting an integrative perspective that includes approaches of developmental psychology, cognitive psychology and psychopathology, we have successively examined (i) cognitive and emotional processes underlying one of the major decisional bias, the framing effect, (ii) the relationship between risk-taking, framing susceptibility and emotion regulation during development, (iii) the role of risk-aversion in rationality of individuals with Autism Spectrum Disorders (ASD) in experimental situations. Our first study, analyzing decisions of adults with typical development, has experimentally confirmed that emotional processes of attraction to sure gains and aversion to sure losses hypothesized by Daniel Kahneman are at the core of framing susceptibility. Moreover, the contrast of several conditions has confirmed the robustness of these emotional processes and allowed to identify that one methodological factor varying between the two main framing tasks moderates framing susceptibility. Our second study, analyzing decisions of children, adolescents and adults with typical development, has explored the relationship between the development of an emotion regulation strategy (cognitive reappraisal) and the development of risk-taking and framing susceptibility. Our results showed that adolescents took more risks than children or adults but this increase in risk-taking was limited to situations with a high level of risk. We found no group differences on the frequency and the efficacy of using cognitive reappraisal and on framing susceptibility. Our third study assessed decision-making of adults with ASD. In order to explore the role of risk-aversion in rationality in individuals with ASD, we have adapted a framing paradigm to create situations in which risk-aversion was alternatively more rational, less rational, or neither more nor less rational than risk-taking. Results showed that participants with ASD took fewer risks than control participants when risk-aversion was more, or as advantageous as risk-taking. In contrast, when risk-aversion was less advantageous than risk-taking, both groups adopted a similar decision pattern. In conclusion, these studies expand knowledge on cognitive and emotional processes underlying the decision under risk and framing susceptibility during typical development and in individuals with ASD.
Abstract FR:
L'objectif général de cette thèse était de mieux caractériser les processus cognitifs et émotionnels guidant la prise de décision à risque. En adoptant une perspective intégrative, regroupant les approches de la psychologie du développement, de la psychologie cognitive et de la psychopathologie, nous avons successivement examiné (i) les mécanismes cognitifs et émotionnels conduisant des adultes à être susceptibles à l'un des principaux biais décisionnels, l'effet du cadre, (ii) la relation entre la prise de risque et la capacité de régulation émotionnelle au cours du développement, (iii) l'influence de l'aversion au risque des individus ayant un Trouble du Spectre de l'Autisme (TSA) sur leur rationalité dans une tâche expérimentale de prise de décision. Notre première étude, réalisée auprès d'adultes typiques, a confirmé expérimentalement que les processus émotionnels d'attraction aux gains sûrs et d'aversion aux pertes sûres hypothétisés par Daniel Kahneman étaient bien au cœur de la susceptibilité à l'effet du cadre. De plus, le contraste de plusieurs conditions expérimentales a confirmé la robustesse de ces processus émotionnels et a permis d'identifier qu'un facteur méthodologique variant entre les deux principales tâches d'effet du cadre modérait la susceptibilité à l'effet du cadre. Notre seconde étude, réalisée auprès d'enfants, d'adolescents et d'adultes typiques, a exploré la relation entre le développement d'une stratégie de régulation émotionnelle (la réévaluation cognitive) et le développement de la prise de décision à risque et de la susceptibilité à l'effet du cadre. Nos résultats ont montré que les adolescents prenaient plus de risques que les enfants ou les adultes mais révélaient que cette hausse de prise de risque était limitée aux situations comportant de faibles chances de succès. De plus, nous n'avons trouvé aucune différence intergroupe quant à l'utilisation de la réévaluation cognitive ou la susceptibilité à l'effet du cadre. Dans une troisième étude, nous avons exploré les capacités de prise de décision de personnes ayant un TSA. Afin d'explorer la relation entre aversion au risque et rationalité chez les personnes ayant un TSA, nous avons adapté un paradigme d'effet du cadre afin de créer des situations où l'aversion au risque pouvait alternativement être une stratégie plus avantageuse, aussi avantageuse ou moins avantageuse que la prise de risque. Nos résultats ont montré que les participants ayant un TSA prenaient systématiquement moins de risques que les participants contrôle lorsque l'aversion au risque était plus avantageuse, ou aussi avantageuse que la prise de risque. En revanche, lorsque l'aversion au risque était moins avantageuse que la prise de risque, les deux groupes manifestaient un pattern de décision similaire. En conclusion, ces différentes études permettent d'enrichir la connaissance des processus émotionnels et cognitifs guidant la prise de décision à risque et la susceptibilité au principal biais décisionnel au cours du développement typique et chez les personnes ayant un TSA.