Discrimination sexiste en milieu du travail, facteur d'émulation et création de modèle féminin : une étude comparative des perceptions, explications et stratégies face au phénomène de discrimination (Bénin/France)
Institution:
Lille 3Disciplines:
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Abstract EN:
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Abstract FR:
Cette étude pose le problème de discrimination faite à l'endroit des femmes dans les instances décisionnelles et envisage la mise en place de stratégies de luttes collectives versus individuelles comme moyen pour faire face à ce phénomène. Nous partons du constat de l'existance de deux formes de discrimination observées au Bénin et en France : une discrimination forte (plafond de fer) versus une discrimination modérée (plafond de verre). Le plafond de fer est une formule que nous avons créée pour rendre compte de la situation des femmes en Afrique sub-saharienne. Cependant nous voyons dans cette étude que cette expression cache une réalité particulière au Bénin : la présence non négligeable de femmes dans des postes à haut niveau de responsabilité. Des femmes hautement qualifiées y ont transpercé le plafond de verre, formule particulièrement adaptée à la situation des femmes en Europe, et en France en l'occurence. Nous nous sommes appuyées dans cette étude sur la théorie de la privation relative promue par Tougas, Guimond et leurs collaborateurs (1999). Cette théorie met en exergue le sentiment de domination et de la revendication en vue de la réduction dudit sentiment. Les résultats des différentes analyses réalisées dans le cadre de l'étude confirme l'hypothèse principale, à savoir que les femmes béninoises s'engagent dans une action collective pour lutter plus efficacement contre le phénomène de la discrimination faite à leur encontre notamment en milieu professionnel, contrairement à leurs homologues françaises qui développeraient davantage des stratégies de lutte individuelle (action individuelle). En revanche, la perception du phénomène de discrimination est modérée en France (plafond de verre) et plus forte au Bénin (plafond de fer). D'une façon générale, la discrimination sexiste en milieu du travail est un phénomène universel, une réalité qui se vit dans toutes les sociétés. L'idée de chercher à mieux l'appréhender chez les Français comme chez les Béninois dans cette thèse s'est avérée être une ouverture pour les recherches en psychologie sur cette question. Aussi, pouvons-nous dire que dans une perspective psychosociale, cette recherche contribue à relancer la réflexion autour du phénomène de discrimination en général et ses conséquences sur les comportements sociaux. Enfin, cette étude peut s'inscrire dans une voie nouvelle de recherches basée sur une coopération Nord-Sud, dont la visée serait la co-construction de modèles théoriques qui seraient non pas universels et comme "mondialisées", mais adaptables et "requestionnables" dans les contextes nationaux et sociaux spécifiques.