Abstract FR:

L'objectif de ce travail est de se questionner sur la façon dont certaines variables physiques et surtout psychologiques d'un sujet se transforment lors de son admission en hébergement pour personnes âgées. Quelles sont les stratégies mises en place et quelles sont les capacités d'adaptation des âgés confrontés au placement institutionnel ? Pour répondre à ces interrogations nous nous sommes appuyés sur une double étude longitudinale. La première testera les effets d'une entrée en établissement et la seconde ceux d'un démenagement intra-institution. Nos résultats indiquent que les difficultés générées pas ces phénomènes de transition ne sont pas aussi dommageables que nous pouvions le penser. Passé un premier temps où nous notons effectivement des effets délétères sensibles, les sujets manifestent de bonnes résistances aux événements. Une année après leur entrée, les résidants des établissements se restructurent. Le plaisir à vivre en institution augmente. Des mécanismes de réduction de dissonances cognitives se mettent en place, et finalement les individus s'éloignent de l'état de révolte qui caractérise le moment de leur admission, pour considérér leur situation actuelle comme plus légitime et adaptée à leur besoin. Lors d'une vie plus longue en institution et pour une population plus déficitaire, les effets d'un évenement (un déménagement intra-institutionnel) anticipé comme moins néfaste qu'un passage du domicile à un établissement, est source de conséquences négatives plus nombreuses. Ces résultats mettent le doigt sur l'importance du lien entre l'événement et le type de population concerné par celui-ci.