Etudes multidimensionnelle et longitudinale de l'empathie chez des personnes âgées présentant des capacités cognitives différentes
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While an extensive research effort had focused on the time course of cognitive abilities, both in normal and neurodegenerative ageing, literature provides little data as to the change in empathy capacities. This dissertation is based on the multidimensional model of empathy, which implies the existence of at least three dimensions: Emotional empathy, cognitive empathy and the ability to self-other differentiation. This research sought to attain two objectives: 1. To know whether and how empathic abilities may be altered as a function of different levels of cognitive ability (a cross-sectional analysis was performed, n = 41); 2. Study the development of empathy capacities over time, as a function of variations in cognitive profiles (based on a longitudinal analysis, n = 30). A multidimensional battery of empathy tests were administered to a population of aged people residing in retirement homes (mean age = 86. 07 years; SEM = 0. 763) on three times (T0, T1 and T2) with 6 months interval between each administration. A concrete measure of cognitive abilities was also performed via a standard tests battery at each measurement time. Participants were classified a posteriori, as follows: 1. For the purpose of the cross-sectional analysis, the participants were divided into three groups, based on their performances achieved at T0 in global measures of cognitive abilities (MMS and MDRS) 2. In light of the performances achieved in global empathy measures, at the three times of s measurement, participants were categorized into two distinct profiles of cognitive changes. Both in the transverse and longitudinal analysis, our results showed that emotional empathy and emotional ToM seem to resist changes in cognitive abilities, while the self-other differentiation capacity and cognitive ToM show alterations. As for the possible link between the pace (rate) of evolution of empathy capacity and that of cognitive functions, we observed that the emotional aspects of empathy evolve mostly in step with cognitive abilities. In contrast, the cognitive aspects of empathy appear to be declining faster than cognitive abilities. An explanatory hypothesis is that predominantly emotional test tasks require less cognitive abilities than predominantly cognitive tasks. Our results tend to confirm the multidimensional model of empathy. The conclusions of this paper, however, must be put into perspective, taking into account the variation related to age of the participants, which variation is illustrated by individual profiles that we have made
Abstract FR:
Si de nombreuses recherches se sont intéressées au décours temporel des capacités cognitives au cours du vieillissement normal et neurodégénératif, la littérature n'offre que peu de données quant à la variation des capacités d'empathie. Le présent travail repose sur le modèle multidimensionnel de l’empathie, qui suppose l’existence d’au moins trois dimensions : L’empathie émotionnelle, l’empathie cognitive et la capacité de différenciation soi-autrui. Cette thèse vise deux objectifs : 1. Savoir si et comment les capacités d’empathie pouvaient être altérées en fonction de différents niveaux de capacités cognitives (une analyse transversale a été réalisée, n=41) ; 2. Étudier l’évolution des capacités d’empathie au cours du temps en fonction de la variation de profils cognitifs (à travers une analyse longitudinale, n=30). Nous avons administré à un échantillon de personnes âgées résidantes en EHPAD (moyenne d’âge = 86,07 ans ; SEM=0,763) une batterie multidimensionnelle de l’empathie et ceci à trois reprises (T0, T1 et T2) en respectant un intervalle de 6 mois entre chaque passation. Une mesure concrète des capacités cognitives a été également effectuée via une batterie standardisée, à chaque temps. Les participants ont été classés à postériori, et ce comme suit : 1. Pour l’analyse transversale, les participants ont été répartis en trois groupes, en fonction de leurs performances obtenues à T0 dans les mesures globales des capacités cognitives (MMS et MDRS). 2. À la lumière des performances obtenues dans ces mesures globales, lors des trois temps de mesures, les participants ont été catégorisés en deux profils d’évolutions cognitives distincts. Aussi bien dans l’analyse transversale que longitudinale, nos résultats ont montré que l’empathie émotionnelle et la TDE affective semblent résister aux variations des capacités cognitives tandis que la capacité de différenciation soi-autrui et la TDE cognitive montrent des altérations. Quant aux mises en lien entre les rythmes d’évolution des capacités d’empathie et ceux des fonctions cognitives, nous avons observé que les aspects affectifs de l’empathie évoluent pour la plupart au même rythme que les capacités cognitives. A l’opposé, les aspects cognitifs de l’empathie semblent décliner plus rapidement que les capacités cognitives. Une hypothèse explicative serait que les tâches à dominance émotionnelle sollicitent moins les capacités cognitives que les tâches à dominance cognitive. Nos résultats semblent confirmer le modèle multidimensionnel de l’empathie. Les conclusions de ce travail doivent cependant être relativisées en tenant compte de la variation liée à l’âge des participants, variation illustrée par les quelques profils individuels que nous avons réalisés