La perception du hasard et ses effets sur les conduites sociales
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
We wish to study the perception of the impact of chance: how individuals react when confronted with chance. Man wants to organize, control and understand the world in which he lives. Where does chance stand in a world which we want to be able to control and predict, when chance is by definition a source of uncontrollability and unpredictability. We have based our study on the works of Lerner and on that of Langer, and have shown through experimental means that chance is read in such a way as to allow its integration in the perception of an orderly world and even have it contribute to preserving it. The "emptiness" which is chance (our postulate) is filled up. The individual gives chance a meaning, motives and some kind of coherence by introducing the notion of merit as a justification for a hazardous designation whether positive or negative and by adapting to either outcome. By deceiving himself as to the possibility of controlling the result of an act governed by chance, he thinks he can control and divert its course. By foretelling that luck and capacity will lead to the same strategy of reactions and choosing to put himself in the hands of chance as well as in those of his own capacities, man thinks he can manage in the same way one or the other and establishes a close connection between the two.
Abstract FR:
Nous voulons étudier la perception des effets du hasard: comment les individus se comportent lorsqu'ils sont confrontés au hasard. L'homme cherche à organiser, maitriser, comprendre le monde dans lequel il vit. Le hasard étant défini comme source d'imprévisibilité et d'incontrôlabilité, quelle place lui reste-t-il dans un monde que l'on veut contrôlable et prévisible? Nous appuyant sur les travaux de Lerner ("la croyance en la justice du monde") et de Langer ("l'illusion de contrôle") nous avons montré, par voie expérimentale, que le hasard est décrypté de telle façon qu'il parvient à s'inscrire dans la perception d'un monde ordonné et qu'il contribue même à son maintien. Le "vide" qu'est le hasard (notre postulat) est comblé: en introduisant l' idée de mérite comme un justificatif d'une désignation bénéfique ou maléfique et en s'adaptant au sens -positif ou négatif- que développe le hasard, l'individu lui attribue du sens, des raisons et une certaine cohérence; en s'illusionnant sur la maitrise possible du résultat d'une tâche régi par le hasard, il pense pouvoir contrôler et infléchir son cours; en prédisant que chance et compétence induiront une même stratégie de réponses et en choisissant de s'en remettre au hasard aussi bien qu'à sa compétence, l'individu pense gérer de la même façon l'un et l'autre, et établit une relation forte (synchronique et diachronique) entre les deux.