thesis

La fille enterrée vivante : regard sur la position féminine d'Arabie

Defense date:

Jan. 1, 2010

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Institution:

Paris 13

Disciplines:

Authors:

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Abstract EN:

Our starting point is the observation that the status of women in Arabia today is inferior or even degraded compared to that of men. This position of exclusion and infantilization is the reversal of an excessive male power exerted on women. This work consists in studying the evolution of women’s position in Arabia through time, in order to better understand its current form. Our chronological departure point is the Pre-Islamic period (6th century A. C. ), during which infanticide of little girls was a parental right, bearing no sanction or punishment. This infanticide was particularly violent, since it consisted in the father burying his daughter, who was considered a disgrace, alive. Keeping in mind a historical perspective, we call upon the contribution of psychoanalysis in an attempt to clarify the psychic processes through which fathers in this period were urged to commit infanticide. Bringing to front the theoretical concepts of narcissistic seduction, Oedipus complex and incest, we attempt to draw a clinical profile of these fathers. The analysis of this historical period also sheds light on the origins of the consideration of young girls as a disgrace and the reasons why paternal honor was affected by female offspring. The examination of masculine and feminine shame evokes the issue of guilt and their transmission. We then proceed to the Islamic period and its role in establishing the women’s position in Arabia. This period marks the end of girls’ infanticide but contributes, among others, to maintaining a culture of women’s reclusion. Through the concept of pathological mourning we uncover how the representation of the Pre-Islamic father remains a motor figure in the Arab-Muslim psyche. We perceive the confinement measures, the reclusion and the veiling of women ordered by Islamic law as a substitution of the burying of young girls encountered in the period preceding this religion. In what ways could the status of women in the Arabian past influence their future? What is the role of tradition in what a woman experiences in that place? These are the final questions which, through a psychoanalytical perspective, this work attempts to provide some answers.

Abstract FR:

Nous partons du constat selon lequel l’image de la femme et au-delà même, la position féminine en Arabie est dégradée, inférieure à celle de l’homme. Cette position féminine encline à l’exclusion et l’infantilisation est le revers d’un pouvoir masculin démesuré sur la femme. Notre travail consiste à étudier les remaniements qu’a subis cette position en Arabie. Le regard que nous porterons sur celle-ci a nécessité la traversée et l’étude des grandes périodes fondant l’histoire de l’Arabie, nous permettant ainsi de mieux appréhender son devenir actuel. Notre recherche a pour point de départ la période antéislamique (VI siècle J. C), une période où l’infanticide de fillettes était un droit parental sans qu’il ne soit ni sanctionné ni puni. Cet infanticide relevait d’une violence particulière puisqu’il consistait à ce que le père enterre sa fille vivante, celle-ci étant perçue comme une honte. A travers un aperçu historique, nous avons sollicité les apports de la psychanalyse pour tenter d’éclairer les processus psychiques qui pousseraient, à cette période, les pères à commettre ce meurtre. En interrogeant la théorie de la séduction narcissique, de la séparation, le complexe d’Œdipe et l’inceste, nous avons tenté de dépeindre le tableau clinique de ces pères. L’analyse de cette partie historique démontre aussi la provenance de cette honte féminine ainsi que les raisons qui entachent l’honneur Paternel , affecté par cette progéniture féminine. L’examen de la honte masculine et féminine évoque la problématique de la culpabilité ainsi que sa transmission. Nous ouvrons ensuite la voie vers la période islamique et son rôle signifiant dans la position féminine d’Arabie. Cette période marque l’arrêt de ce type infanticide. Cependant elle contribue, entre autres, à maintenir au sein de la culture la réclusion de la femme. À travers la clinique des deuils pathologiques nous dévoilons comment la représentation du père antéislamique reste persistante dans la psyché des arabo-musulmans. Les mesures de confinement, de réclusion et de voilement qu’ordonne l’Islam aux femmes, nous les concevons comme une substitution à l’enterrement des filles. Dans quelle mesure le passé pourrait-il influencer l’actuel de la position féminine d’Arabie? Quel est le rôle joué par la tradition islamique dans ce que vit la femme saoudienne? Sous un abord psychanalytique, telles sont les questions finales auxquelles ce travail tente d'apporter quelques réponses.