Du tatouage au sujet tatoué : représentations et conduites sociales aujourd'hui
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The constant increase in the practice - especially feminine - of the "professional" tattooists as the extreme diversity of socio-professional categories of recently tattooed persons expresses a present tendency of behavior. Nevertheless tattooing remains widely considered by non-tattooed people as a vulgar act which gives rise to a lack of understanding and rejection, particularly if it is a man who is tattooed rather than a woman. In other respects, tattooing is often likened in psychopathological research to marginal conduct which is both transgressive and regressive, manifesting frequently psychopathic or sociopathic characteristics of personality. Moreover the most generally perceived representation of tattooing reflects, principally but not entirely, the rare preceding studies in human sciences which note connotations of devaluation and stigmatization associated with the tattooed person. Today some innovating and an already known opinions attribute some decorative and sensual ideas to the female tattoo, if it is characterized by esthetics and discretion. Thus the pre-existent stereotype of the "tattooed woman-prostitute" appears to be in decline, expressing a recent appropriation by a minority of women of this marking which was up to the present particularly masculine and devoid of all social desirability. Among tattooed people, the motivations given differ according to sex and method of tattooing, "professional" or "amateur".
Abstract FR:
L'augmentation constante de la clientèle - féminine notamment - des tatoueurs professionnels, de même que l'extrême diversité des catégories socio-professionnelles des sujets récemment tatoues traduisent un courant de mode présent. Cependant, le tatouage demeure largement considéré par les personnes non tatouées comme un acte vulgaire suscitant incompréhension et évitement, surtout si c'est un homme plutôt qu'une femme qui le porte. Par ailleurs, il est souvent assimilé dans les recherches psychopathologiques à une conduite déviante, à la fois transgressive et régressive, attestant souvent de traits psychopathiques ou sociopathiques de personnalité. Il reste que l'image du tatouage la plus répandue actuellement reflète, pour une bonne part mais pas totalement, les rares études précédentes en sciences humaines faisant état de connotations de dévalorisation et de stigmatisation associées à l'homme tatoue. Or, certains courants novateurs et déjà répandus créditent le tatouage féminin de capacités décoratives et mensuelles pour peu qu'il réponde à des critères d'esthétique et de discrétion. En cela, le stéréotype préexistant relatif à la "femme tatouée = prostituée" semble désavoué, traduisant une appropriation récente par une minorité de femmes de ce marquage, jusqu'à présent surtout masculin et dépourvu de toute désirabilité sociale. Parmi les personnes tatouées, les motivations invoquées diffèrent selon que ce sont des hommes ou des femmes et selon que leur tatouage est de réalisation "professionnelle" ou "amateur". Malgré des raisons d'ordre affectif ou décoratif, la quête et l'affirmation de l'identité individuelle et ou groupale sont massives.