Anesthésie péridurale et accouchement : une représentation sociale et idéologique de la maternité : étude des stratégies cognitives de "résistance" et de "contournement de cette résistance" à des technologies biomédicales nouvelles
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
By practices they allow, the new biomedical technologies bring up to discussion the systems of representations and beliefs of the human being, they especially compel to ask the question of what is "natural" to the man. The central hypothesis of this research is that, coping with information relating to these technologies, the individual elaborates cognitive strategies in order to insert the use of these technics, yet preserving his fundamental representations intact. The technic of the peridural anaesthesia adapted at the delivery has been retained as topic. A set of four nearly-experimentations has allowed to differently modulate, with the help of experimental protocols, the representation of the divery, of the technic used for the delivery. . . By filling a questionnaire the subjects (young women without child) had to evaluate the risks for the woman and the child, as well as the moral legitimacy of the technic. This research has allowed to point out that, confronted with delivery peridural anaesthesia, the subject develops two distinct cognitive strategies subtented by two systems of representations. A strategy of "resistance to" the peridural anaesthesia. The underlaying representation is the natural delivery: the woman must no make use of any technical method. She therefore suffers to become a mother. A strategy of "bypassing of this resistance". The underlaying representation is the artificial delivery (or medicalsed): the peridural anaesthesia is possible but only under certain conditions (if it has been prescribed by a phycisian, if it suppresses the pain but not the other sensations of the delivery, if it concerns the third child of the woman rather than the first. . . ).
Abstract FR:
Par les pratiques qu'elles permettent, les technologies biomédicales nouvelles remettent en cause les systèmes de représentations et de croyances du sujet humain, en particulier, elles forcent à se poser la question de ce qui est "naturel" a l'homme. L'hypothèse centrale de ce travail est que, face à une information qui porte sur ces technologies, l'individu élabore des stratégies cognitives afin d'intégrer l'utilisation de ces techniques tout en sauvegardant ses représentations fondamentales intactes. La technique de l'anesthésie péridurale appliquée a l'accouchement a été retenue comme objet d'étude. Un ensemble de quatre quasi-expérimentations a permis de moduler diversement, à l'aide de scenarios expérimentaux, la représentation de l'accouchement, de la technique utilisée pour l'accouchement. . . Les scenarios se présentaient tous sous la forme d'enquêtes d'opinions et les sujets (des jeunes femmes sans enfant) devaient évaluer les risques encourus par la femme et son enfant, ainsi que la légitimité morale de la technique. Ce travail nous a permis de montrer que, face à la pratique de l'anesthésie péridurale à l'accouchement, le sujet développe deux stratégies cognitives distinctes sous-tendues par deux systèmes de représentations. Une stratégie de "résistance a" l'anesthésie péridurale. La représentation sous-jacente est celle de l'accouchement naturel : la femme ne doit avoir recours a aucun moyen technique; elle souffre donc pour être mère. Une stratégie de "contournement de cette résistance". La représentation sous-jacente est celle de l'accouchement artificiel (ou médicalise) : l'anesthésie péridurale est possible mais sous certaines conditions seulement (si elle est prescrite par le médecin, si elle supprime la douleur mais pas les autres sensations de l'accouchement, si c'est le troisième enfant de la femme plutôt que le premier. . . ).