Etude des troubles de l'inhibition cognitive chez le sujet âgé déprimé suicidant
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Le suicide est un enjeu de santé publique avec plus de 10 00 décès enregistrés chaque année en france dont 28% âgés de plus de 65 ans. Il n'est pas exclu que les raisons de cette surmortalité liée à l'âge puissent être pour partie la conséquence de modifications propres au veillissement, en particulier des performances exécutives. L'inhibition cognitive est parmi les fonctions exécutives les plus sensibles au vieillissement et à l'état thymique du sujet. Au coeur des processus de contrôle de l'activité cognitive, elle permet d'éviter aux informations non pertinentes d'entrée en mémoire de travail et de réduire l'activation de représentations non pertinentes par rapport à la tâche en cours. Nous avons comparé les trois fonctions de l'inhibition cognitive selon le modèle d'Hascher et Zachs entre sujets âgés (> 65 ans ) déprmés (HAM-D 17 items>18) suicidants (N=20), des sujets de contrôles déprimés sans antécédent de conduites suicidaires (N=20) et des sujets de contrôles sains (N=20). Les trois fonctions d'accès, de suppression et de freinage de l'inhibition cognitive étaient davantage altérées chez des sujets âgés déprimés suicidants par rapport à des contrôles déprimés, après ajustement des facteurs de confusion (âge, niveau de MMSE, intensité de la dépression, vitesse de traitement de l'information). Les résultats de notre étude suggèrent une défaillance des systèmes de régulation cognitive associée au cortex préfrontal dorso-latéral chez des sujets âgés déprimés suicidants et un rôle important de ce dernier dans la mise en oeuvre de la mémoire de travail et de la capacité à inhiber l'intrusion d'affects négatifs et d'idéations suicidaires.