thesis

Étude du devenir de l'état de stress post-traumatique chez les rescapés du génocide des Tutsi du Rwanda

Defense date:

Jan. 1, 2011

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Institution:

Paris 8

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Between April and July 1994, a genocide was perpetrated in Rwanda during which more than one million seventy four thousand (1,074,000) Tutsi were killed. In comparison to other genocides committed of recent in the world, the Tutsi genocide is unique in the sense that it was planned and executed by the authority; it was also a mass genocide and a genocide of proximity. The consequences are multiple and multi-sectoral. My research has however focused on psycho-traumatic consequences in the population of Tutsi survivors, seeking services at the Psycho Social Consultations Centre based in Kigali, Rwanda; by assessing the evolution of post traumatic stress disorder (PTSD) they were suffering from. I reviewed medical records of 55 patients and the international classification of mental diseases. I also interviewed patients as well as clinicians. The study findings reveal that a high intensity traumatic event and the family precariousness are causes of therapeutic failures. Specifically, dissociative aspects of post traumatic stress disorder experienced by victims of sexual rape are indeed a big challenge to the establishment of a therapeutic relationship. I also observed while reviewing clinical cases, traumatic reactivations for some patients that caused chronicity or intermittent apparition of psychopathologic manifestations. Another phenomenon observed concerns the somatic diseases concomitant to PTSD. Indeed we had patients for whom somatic problems obstructed the manifestations of PTSD, hence delaying their treatment. Finally, I noticed a phenomenon of aggravation of PTSD by acute depressive disorders for almost all patients. Overall, the clinic of trauma of the survivors of the Genocide of the Tutsi of Rwanda leads the researcher to multiple evolutions. On one side we have a benign evolution, on the other side a remission punctuated by periods of relapses and finally, an evolution towards gravity.

Abstract FR:

Entre avril et juillet 1994, un génocide a été perpétré au Rwanda et a emporté plus d’un million soixante-quatorze mille (1. 074. 000) Tutsi. En comparaison avec d’autres génocides perpétrés dans le monde, ce drame présente les particularités d’avoir été planifié et exécuté par l’autorité et d’être un génocide de masse et de proximité. Ses conséquences sont multiples et multisectorielles. Cependant, dans ma recherche je m’intéresse aux conséquences psycho-traumatiques dans la population Tutsi rescapée qui consulte au Service de Consultations Psychosociales de Kigali au Rwanda, en évaluant l’évolution de l’état de stress post-traumatique dont ils souffrent. J’ai interrogé les dossiers de 55 patients et la classification internationale des maladies mentales. J’ai également eu des entretiens aussi bien avec des patients qu’avec des cliniciens. Les résultats de ma recherche prouvent qu’un traumatisme de forte intensité et la précarité socio-familiale sont des causes d’échec thérapeutique. D’une manière particulière, les manifestations dissociatives de l’état de stress-traumatique chez les victimes de viol se placent comme un grand défi à l’établissement d’une relation thérapeutique. En analysant les cas cliniques, j’ai également identifié chez certains patients des réactivations traumatiques entraînant la chronicisation sinon l’apparition intermittente des manifestations psychopathologiques. Un autre phénomène trouvé concerne la place des maladies somatiques concomitantes à l’ESPT. En effet, j’ai eu affaire à des patients chez qui des troubles somatiques avaient fait écran aux manifestations de l’ESPT, ralentissant ainsi la prise en charge. Enfin, j’ai découvert un phénomène d’aggravation de l’ESPT par les états dépressifs majeurs chez la plupart des patients. En général, la clinique du trauma chez les rescapés du génocide contre les Tutsi du Rwanda met le chercheur face à des évolutions multiples. C’est d’une part une évolution bénigne, d’autre part une rémission ponctuée par des périodes de rechutes et enfin une évolution vers la gravité.