Cohérence locale, coordination globale et modèle dyadique : études développementales du raisonnement sériel et catégorique chez l'enfant et l'adulte
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The aim of this thesis is to show that compatibility paradigm is different from deductive paradigm, but is not a new one in the area of syllogistic reasoning. Formal reasoning emerging from 11-12 to 15 years old, resolution of compatibility paradigm depends on constructions of the representational systems - analogical vs propositional. Young children will fail to the deductive process in compatibility paradigm but can give a judgement like older ones. The two kinds of mechanisms have to be specified. Because in relational children, deductive process is a serial schematic organisation fact, deductive problem will be facilitated. The genetic hypothesis implies the precision of semantic facts in categorical syllogisms that underly their comprehension. We hypothetize the coordination mechanism, but erroneous responses in compatibility paradigm. Simple judgement methodology is replaced by verbalisation and analysis of relational elimination. 3 experiences are done using linear and categorical syllogisms with 2 conditions in each one. In the first one, subjects resolve deductive items then compatibility one, the second one reverses this order. 80 children (9-10 and 12-13) participated to the first experience with concret objects in linear syllogisms, 80 students to the second one in linear syllogisms but with abstract content, 60 schoolers (15-16 and 19-20) to the third one with categorical syllogisms. As expected, in experience 1, 9-10 years old children rejected the information in compatibility paradigm, coordination mechanisms was the 12-13 years olds' ability. Young children fail to the undecidability items (40 and 63%). The second experience confirms the facility of deduction for specific problems: 97 % in deductive paradigm and 90% in compatibility. Experience 3 showed that 45 % of the 15-16 fail to the coordination process, the older ones composed premises but made a lot of bias. These results reveal methodological bias. An alternative approach (Bideaud and Houdé 1991, Houdé 1995) which focuses on inhibitory control of attention can explain the results. Hence, younger children who rejected premises in compatibility paradigm control in memory one premise only (activation and empirical knowledge) while older ones control 2 (inhibition of empirical knowledge) but fail to inhibit pragmatic knowledge parallely activated.
Abstract FR:
La thèse défendue est que le paradigme de compatibilité (Crépault, 1989) diffère du paradigme déductif (libre ou à choix multiples) mais n'est pas nouveau. La perspective est développementale. Le raisonnement formel émergeant vers 11-12 ans et se stabilisant vers 15 ans (Piaget, 1963), la résolution du paradigme de compatibilité est fonction de l'organisation des structures de représentation ; la représentation empirique bloquera la composition dyadique qui sera réalisée avec la structure abstraite, d'où un effet d'âge attendu. Au niveau formel, la résolution des syllogismes linéaires étant sous-tendue par la construction d'un schéma abstrait, la déduction sera facilitée dans le cadre du paradigme déductif quel que soit l'item considéré (Johnson-Laird, 1978 ; Politzer, 1988). En relation avec l'hypothèse génétique, l'activation des structures linguistiques et la reconversion interféreront aux jugements de compatibilité, d'où les erreurs attendues. La méthodologie habituelle de simples jugements a été remplacée par la verbalisation et l'analyse des relations éliminées. Trois études expérimentales sont réalisées selon deux conditions : la première où la tâche déductive est d'abord résolue, puis la compatibilité, la seconde inverse cet ordre, en contrebalançant pour chaque tâche l'ordre des items. Deux recherches sont effectuées dans le cadre des syllogismes linéaires en variant le contenu (concret/abstrait) et les types de paradigme déductif où participent pour la première 80 enfants de 9-10 ans et 12-13 ans et 80 étudiants à la seconde. La troisième concerne les syllogismes catégoriques où participent 60 élèves de 15-16 ans et 19-20 ans. Les données révèlent une facilitation à la déduction dans le cadre des deux paradigmes pour chaque item aux séries. Par ailleurs, l'allure des réponses indique des rejets de prémisses pour 45 % des enfants de 9-10 ans à des items décidables et indécidables, absents à 12-13 ans. On observe une stabilité massive à 12-13 ans au patron [11111111] pour 8 items (90 %) avec une stabilité de 70 % au patron [R3R3R3R3R3R3] d'élimination systématique de la troisième relation au paradigme de compatibilité confirmant l'hypothèse d'une sériation mentale des informations. La troisième expérience confirme le rejet des prémisses observé à 15-16 ans, absent à 19-20 ans, où ressort une stratégie de substitution, cependant nous observons des erreurs massives au paradigme de compatibilité : l'inférence de la relation nécessaire n'est pas réalisée alors que la structure pertinente est disponible. En conclusion, un biais méthodologique est introduit, les deux paradigmes étant différents. Un cadre alternatif (Bideaud et Houdé 1991, Houdé 1995) intègre ces données inexplicables dans le cadre d'un modèle dyadique. Il s'agit de rendre compte des performances en terme de développement du contrôle attentionnel lié aux processus d'activation/inhibition. Le rejet des prémisses précoce relève d’activation d'une représentation empirique (juxtaposition) inhibée avec l'âge : activation d'un schéma linéaire abstrait, mais défaut d'inhibition des structures pragmatiques récurrentes qui s'appliquent aux relations interpropositionnelles alors que la compétence propositionnelle est bien activée : sélection préférentielle de la relation A.