Abstract FR:

Les dispositifs préventifs revisités dans les domaines de santé et de scolarisation se fondent sur les deux modèles médicopédagogique et généticojuridique, hygiénisme et eugénisme. Apres s'être posé la question des conditions d'émergence d'une prévention scolaire, et celle des enjeux de scolarisation, les approches de type pédagogie psychanalytique, pédagogie institutionnelle, pédagogie active, ou "maison verte" montrent leurs limites et nous contraignent à concevoir une compréhension de l'élève dans un acte psychologique. L'institution école est prise comme lieu d'expérimentation de cette construction d'un modèle clinique réinvestissant la pensée projective dans l'approche du lien social. Se basant sur des positions fondamentales d'existence de l'humain dans une institution, le cadre clinique tentera de dépasser les limites repérées dans la clinique préventive pour se centrer sur la capacité de l'élève à se maintenir avec profil dans un lien social. Ce cadre fondera les conditions de ce que nous appelons la clinique d'accompagnement. La thèse que nous défendrons se fonde sur de grandes figures anthropologiques, sur ce jeu de positions qui engagent, dans leurs retombées, des renégociations du lien social en réponse à des dispositifs, des pratiques professionnelles, des représentations mettant en cause la poursuite de l'échange scolaire. La reconstruction d'impasses soumises à échange se formule autour d'un jeu de mots : l'école tue, l'élève se tue à l'école, l'élève tue son école, l'élève confie : je me suis tu. L'élaboration du cadre clinique d'accompagnement met en oeuvre le diagnostic institutionnel qui permet au psychologue de produire une surface de transfert sur laquelle l'élève pourra toujours dévier. Le modèle projectif donne lieu a repositionnements fictifs, réaménagements, renégociation du lien social et amènent le psychologue a se poser l'indication : il faut séparer, compenser, réparer ou instituer