Contribution des modèles sur l'autorégulation du comportement dans la compréhension des troubles alimentaires : perspectives interculturelles
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Abstract EN:
This study aims to explore, within the framework of theories of self-regulation and with the help of different concepts, e. G. Self-esteem, personal life goals, coping strategies, psychological distress, the feeling of anger as well as locus of control, risk profiles for anorexia nervosa, bulimia nervosa and obesity in two countries of different cultures : Poland and France. The studied population consists of 345 women of Polish (from Silesia) and French (from the region around Metz) nationality. We examine a group of 30 Polish and 32 French anorexics, of 30 Polish and 14 French bulimics as well as 30 Polish and 32 French obese subjects. Our control group consists of 60 Polish and 57 French students together with 30 Polish and 30 French adult women. All the participants filled in the E. D. I. By Garner and al. (1983), the S. E. I. By Coopersmith (1984), the G. I. F. S. By Maes and al. (2000), the Brief COPE by Carver (1997), the S. E. C. S. By Van Elderen and al. (1997), the H. A. D. By Zigmond and Snaith (1983) and the I. P. C. By Levenson (1991). Our results indicate that the profile of Polish anorexics closely resembles that of French anorexics. There are two independent variables which play an equally important role : the first concerns the interiorisation of anger, the second concerns conflicts in the goals of intellectual development (the importance and at the same time the difficulty of reaching these goals). The identification of identical variables in two culturally different populations suffering from anorexia nervosa allows us to assume that it is the psychological factors which dominate and which play a much more important role than the sociocultural factors in this pathology. The Polish girls, who have a greater tendency to become anorexic, rather conceptualise their anger against themselves, they believe that they are controlled by other powerful people and simultaneously show a very weak belief in chance. The Polish girls tend to use denial as one of the coping strategies and their goals of intellectual development are very important for them but, at the same time, very difficult to attain, which causes problems with regard to these goals concerning intellectual development. The French girls can be described as equally presenting more internal anger, often focus on important goals of intellectual development which they consider difficult to attain and make less use of acceptance as one of the coping strategies. The factors predicting bulimia nervosa are not the same in the two populations under study. Therefore we assume that the sociocultural dimension (the wish to conform to esthetic ideals of thinness) triggers bulimia in western societies. Polish girls who are more at risk of becoming bulimic employ more coping strategies, while they focus on consuming different substances, for example alcohol, psychopharmaceuticals or drugs, in order to reduce their anguish, tend to turn their anger outwards and believe in external control. They usually do not reinterpret the situation positively in order to deal with emotional distress (do not use the coping strategy positive reinterpretation). By contrast, French girls rather turn their anger against themselves, reduce their efforts to cope with the situation (behavioural disengagement as one of the coping strategies) and have lower familial self-esteem. The risk factors for obesity are not the same in the Polish and French populations. We suppose that obesity is an illness which can develop rather as the result of the sociocultural (or genetic) context than as the result of an individual's personality. The variables used in this study do not provide any insight into the causes of obesity, which goes to show that the factors associated with obesity differ from those associated with eating disorders
Abstract FR:
L'objectif de cette recherche est d'étudier, dans le cadre des théories sur l'autorégulation et à l'aide de différents concepts, à savoir l'estime de soi, les buts personnels de vie, les stratégies de coping, la détresse psychologique, le sentiment de la colère ainsi que le lieu de contrôle, les profils de risque de l'anorexie mentale, de la boulimie nerveuse et de l'obésité dans deux pays de cultures différentes : la Pologne et la France. La population d'étude est constituée de 345 femmes de la nationalité polonaise (de la région silésienne) et française (de la région messine). Nous examinons le groupe de 30 anorexiques polonaises et 32 anorexiques françaises, de 30 boulimiques polonaises et 14 boulimiques françaises, ainsi que 30 obèses polonaises et 32 obèses françaises. Notre groupe témoin compte 60 étudiantes polonaises et 57 étudiantes françaises, de même 30 femmes adultes polonaises et 30 femmes adultes françaises. Toutes les participantes ont répondu à l'E. D. I de Garner et al. (1983), à la S. E. I de Coopersmith (1984), à la G. I. F. S de Maes et al. (2000), au Brief COPE de Carver (1997), au S. E. C. S de Van Elderen et al. (1997), à l'H. A. D de Zigmond et Snaith (1983) et à l'I. P. C de Levenson (1991). Nos résultats indiquent que le profil des anorexiques polonaises est proche du profil des anorexiques françaises. Il y a deux variables indépendantes qui se retrouvent de façon identiques : la première concerne l'intériorisation de la colère, la deuxième concerne les conflits dans les buts de développement intellectuel (l'importance et en même temps, la difficulté à atteindre les buts). L'identification de variables identiques chez les deux populations différentes culturellement souffrant d'anorexie mentale, nous permet d'admettre que ce sont les facteurs psychologiques qui dominent et qui jouent un rôle beaucoup plus important que les facteurs socioculturels dans cette pathologie. Les jeunes filles polonaises, qui ont plus tendance à devenir anorexiques, conceptualisent plus leur colère vers elles-mêmes, elles croient en un contrôle par des autres personnes puissantes et simultanément elles ont une très faible croyance au hasard. Les Polonaises utilisent plus le coping de déni et leurs buts de développement intellectuel sont très importants pour elles mais, à la fois, très difficiles à atteindre ce que cause des perturbations aux niveaux des buts concernant de développement intellectuel. Les jeunes filles françaises peuvent être décrites comme présentant également plus de colère interne, souvent se fixant sur des buts de développement intellectuel importants mais qu'elles estiment difficile à atteindre et utilisant moins le coping d'acceptation. Les facteurs prédictifs de la boulimie nerveuse ne se ressemblent pas dans nos deux populations de recherche. Nous supposons donc que la dimension socioculturelle (la préoccupation de se conformer aux idéaux esthétiques de minceur), peut être considérée comme provoquant l'apparition de la boulimie dans les sociétés occidentales. Les jeunes filles polonaises risquant plus de devenir boulimiques utilisent plus des stratégies de coping se focalisant sur le fait de consommer des substances différentes, comme l'alcool, les psychotropes, la drogue, afin de réduire leur angoisse, présentent plus de colère tournés vers l'extérieur et une croyance en un contrôle externe. Elles réinterprètent moins la situation de manière positive afin de gérer la détresse émotionnelle (le coping de réinterprétation positive). En revanche, les jeunes filles françaises, ont plus de la colère conceptualisée vers elles-mêmes, réduisent plus leurs efforts pour faire face à la situation (le coping de désengagement comportemental) et ont une faible estime de soi familiale. Les facteurs de risque de devenir obèse ne sont pas semblables dans la population polonaise et française. Nous admettons que l'obésité est une maladie pouvant se développer plus à cause d'un contexte socioculturel (ou génétique) qu'à cause de la personnalité d'un individu. Les variables utilisées dans cette étude rendent peu compte de la problématique des personnes obèses montrant ainsi que les facteurs associés à l'obésité diffèrent de ceux associés aux troubles de la conduite alimentaire