thesis

L'hypocondrie du rêve et le silence des organes : une clinique psychanalytique du somatique

Defense date:

Jan. 1, 1997

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Institution:

Paris 7

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The aim of this research is to examine the failures ofself-perception regarding the somatic signs. One such failure is, for instance, the relatively well known fact that some people take much more time than others to become aware of their own bodily signs. We have chosen to interpret this negative phenomenon in the relationship of an individual and his body as a kind of silence, a silence spread over the normal metabolism's sounds. Looking forward to understanding this apparent absence of self-perception in a continuum of phenomena regarding the bodily self-perception, we decided to examine it by comparison with another phenomenon that could in fact be considered as its opposite pole: the curious power of dreams to amplify minimal bodily changes. This power was qualified as "hypochondriac" by Freud. Our next step was thus to examine two types of clinically observable facts: the excess of signs perceived by hypochondriacs and the complete absence of perception in some organically ill patients. The opposition of these two phenomena represents the main line of our theoretical discussion. As a tentative hypothesis, we supposed that the bodily cathexis observable in hypochondriac patients could be considered a necessary condition for their amplified self-perception. A thorough discussion of the freudian notions of auto-erotism and narcissism is then required to understand how could they explain the hypochondriac self-perception. Concluding what really is a work in progress, we reconsider, under the light of these reflections, some clinical questions in regard to the psychoanalytical treatment of somatically ill patients.

Abstract FR:

Ce travail vise à étudier les avatars de la perception des signes somatiques. Nous nous sommes ainsi intéressée à la question, banale en apparence, de ce qui amène certaines personnes à tarder beaucoup plus que d'autres à percevoir leurs signes somatiques. Comme si le fonctionnement corporel était réduit au silence, empêchant le sujet d'entendre ses bruits. Après avoir mis précisément l'accent sur l'absence de signes somatiques chez certains patients et sur ce que cela peut représenter en termes de fonctionnement psychique, nous examinerons de plus près le curieux pouvoir du rêve d'agrandir les modifications corporelles minimes. Un pouvoir que Freud a qualifié d'hypocondriaque et qui nous amènera, dans la construction de notre problématique, a mettre en rapport l'excès de signes chez l'hypocondriaque et l'absence de signes somatiques chez certains patients organiquement malades. En effet, l'investissement qu'opère l'hypocondriaque de son corps, au point d'en faire un modèle privilégié du détournement de la libido vers le moi, nous a conduite à penser que l'investissement libidinal est ce substrat nécessaire à l'activité perceptive. Notre hypothèse nous invitera donc à réfléchir sur les rapports entre auto-érotisme et narcissisme, surtout en ce qui concerne l'articulation de ces deux concepts avec l'hypocondrie. Pour conclure, nous reviendrons aux questions soulevées par la clinique analytique auprès de patients somatiques. Il s'agira pour nous de repenser cette clinique à la lumière des réflexions que nous auront inspirées les phénomènes étudiés.