Coût cognitif de la production verbale : étude comparative oral/écrit chez l'enfant et l'adulte
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Abstract EN:
This work was aimed at showing, in a developmental and cognitive perspective, the cognitive cost of low-level processes involved in written production (e. G. , spelling, handwriting). Our hypothesis was that these processes increase the working memory load. Such a load would have an impact on the management and quality of written production. This would be all the more true as the subjects are novices. Indeed, the activities specific to writing are assumed to be automated in adults. Consequently, they would consume few cognitive resources. By contrast, in children, these activities would not be yet automated and would be cognitively costly. Thus, we postulated that all the activities involved in production draw on a single limited pool of cognitive resources. Consequently, if the activities specific to writing increase the working memory load, thus they should limit the resources allocated to higher level activities (i. E. , conceptual and linguistic planning). In this perspective, a first series of experiments was conducted from a serial recall paradigm which was assumed to simulate either the graphic (written recall) or phonetic (oral recall) execution of a pre-planned "message". These experiments were designed to show that, at least in children, the written recall leads in a drop in performance with respect to oral recall performance. These experiments showed that the written mode increased the cognitive cost of the production of a language sequence in children (7 and 9 years) but not in adults. This increase of the load resulted in a drop in performance in the written mode. Handwriting and spelling explained, at least partially, these results. The cognitive cost of the written mode was extended in a second series of experiments to situation in which the material was more highly structured, such as in sentence and text production.
Abstract FR:
L'objectif de ce travail est d'évaluer dans une perspective développementale et cognitive le coût cognitif des processus de bas niveau relatifs à la production écrite (e. G. , orthographe, graphie). Il s'agit de montrer que ces processus imposent une charge importante en mémoire de travail qui retentit vraisemblablement, et cela d'autant plus que les sujets sont moins experts, sur la gestion et la qualité de la production écrite. En effet, les activités spécifiques de l'écrit, supposées automatisées chez l'adulte, consommeraient peu de ressources cognitives. En revanche, chez les enfants, ces activités ne seraient pas totalement automatisées et présenteraient un certain cout cognitif. Or, nous postulons que toutes les activités impliquées en production puisent dans une même réserve de ressources cognitives à capacité limitée. En conséquence, si les activités spécifiques de l'écrit augmentent la charge en mémoire de travail, elles devraient limiter les ressources affectées aux activités de plus haut niveau (i. E. , planifications conceptuelle et linguistique). Dans cette perspective, une première série d'expériences a été conduite à partir d'une épreuve de rappel sériel censée simuler la réalisation soit graphique (rappel écrit) soit phonétique (rappel oral) d'un message pré-planifié. Il s'agissait de vérifier que, au moins chez les enfants, la production d'un rappel écrit entraine une chute des performances par rapport à celle d'un rappel oral. Ces expériences ont montré que la modalité écrite augmentait chez les enfants (7 et 9 ans), mais pas chez les adultes, le cout cognitif de la production d'une séquence langagière. Cet accroissement de la charge s'est traduit par une chute des performances à l'écrit. Le cout attentionnel associé à l'activité graphométrie et à l'orthographe rend compte, au moins en partie, de ces résultats. Le coût cognitif de l'écrit a été généralise dans une deuxième série d'expériences à un matériel plus élaboré comme les phrases et les textes.