L'accident routier : cassures visibles et invisibles de l'existence : étude de deux populations d'accidentés : les jeunes et les motards
Institution:
BesançonDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
The motor vehicle accidents account for a considerable percentage in mortality and morbidity of young adults. They constitute the public health problem, which is responsible for the largest potential number of years of “lost lives”. The studies that have been conducted on a national or international basis describe the importance of the psychological and psychiatric consequences: anxiety and affective disturbances, depression, posttraumatic stress disorder (PTSD), phobia about driving, … However, we know very little about what comes under the subjective experience of the victim. Analysing the accident from this angle implies to study the relation the individual is having with himself, with the environment –familiar or not- as well as with the social field whether it is internalised or not. Such an approach has led us to parallel the occurrence of an accident with the occurrence of a disease, while specifying the singular characteristics of each of the events. We interviewed young victims (15-30 years) using semi-directive interviews twice during the period of six months following the accident as well as a population of injured motorcyclists (N=57). Vehicles such as the automobiles and motorcycles are objects, which are strongly invested by the subjects, as they are places of projection and identification. Our study shows how the victims suffer from a deep existential and relational fracture. It points out the specificity of what the motorcyclist experiences through the subconscious relation he has with death and the deep calling into question of his social identity
Abstract FR:
Les accidents de la route représentent un poids considérable dans la mortalité et la morbidité des jeunes adultes, constituant le problème de santé responsable du plus grand nombre d’années potentielles de « vies perdues ». Les recherches menées, nationalement ou internationalement, décrivent l’importance des répercussions psychologiques et psychiatriques : désordres anxieux ou affectifs, dépression, stress post-traumatique, phobies de la conduite etc… On ne connaît pourtant guère ce qui relève de l’expérience subjective de la personne accidentée. Aborder l’accident sous un tel angle revient à étudier les rapports qu’entretient l’individu à lui-même, à son entourage familier ou non, et aussi au champ du social, y compris intériorisé. Une telle démarche nous a amenée à faire un parallèle entre la survenue d’un accident et celle de la maladie, tout en spécifiant les caractéristiques singulières de chacun de ces évènements. Nous avons interrogé 57 jeunes accidentés (15-30 ans) à l’aide d’entretiens semi-directifs deux fois au cours des six mois suivant l’accident et par ailleurs une population de motards accidentés (N= 57). Que ce soit l’automobile ou la moto, les véhicules constituent des objets fortement investis par les sujets, comme autant de lieux de projections et d’identifications. Notre recherche montre comment les uns et les autres subissent une fracture existentielle et relationnelle profonde, mais aussi met en avant la spécificité du vécu du motard à travers le rapport inconscient qu’il entretient à la mort et la très forte remise en cause de son identité sociale