Abstract FR:

La présente thèse entend interroger les apports de la pensée phénoménologique et existentielle pour réfléchir la situation de la rencontre, de ce qui a lieu "entre". L'hypothèse de ce travail est que l'espace de l'entre est ce lieu de l'analyse existentielle, ou se conjoignent les problématiques de la corporéité, de l'intersubjectivité et du langage. Nous montrons tout d'abord comment les travaux de Jaspers, Minkowski et Straus, marques par une approche phénoménologique, ouvrent la voie a l'analyse existentielle de Binswanger. Nous abordons l'œuvre de ce dernier dans sa double dimension. La phénoménologie de Husserl permet d'interroger les fondements respectifs de la psychanalyse et de la psychiatrie en tant que sciences. L'analytique existentiale de Heidegger et la philosophie héraclitéenne de l'homme infléchissent quant a elles la direction de recherche analytico-existentielle dans le sens d'une anthropologie philosophique. Nous illustrons ce double aspect de la pensée de Binswanger en examinant l'apport de la daseins analyse a la compréhension de la schizophrénie d'une part, de la mélancolie et de la manie d'autre part. Nous examinons alors comment la phénoménologie husserlienne, à travers notamment la problématique des spectres, permet de repenser la question de l'intersubjectivité en dégageant le rôle majeur qu'y joue la corporéité. Nous nous penchons enfin sur la dimension psychothérapeutique de l'analyse existentielle. Partant des textes que Binswanger consacre a la psychothérapie, nous poursuivons notre exploration de l'entre a l'aide des travaux de Kimura sur l'aida, de Buytendijk sur la phénoménologie de la rencontre, de Plessner, Fink et Winnicott sur la fonction du jeu. Puis nous cherchons à mieux cerner le lieu de l'analyse existentielle a l'aide des travaux contemporains de Maldiney, Fedida et Schotte. La réflexion porte ici sur la question du pathique et sur le travail de la métaphore dans le processus de mise en figures de l'absence.