L’inconfort psychologique médiatise-t-il les effets de dissonance ? : limites de la stratégie de mesure de l’inconfort basée sur les affects auto-rapportés et proposition d’une stratégie de mesure implicite de l’inconfort
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The purpose of the present work was to demonstrate that psychological discomfort is the mediator of dissonance effects (Festinger, 1957). We present ten experiments in order to test this hypothesis in the induced compliance paradigm (Festinger & Carlsmith, 1959). First, we have built a new scale of self-reported affects devoted to measure the dissonant subjects’ discomfort (pilot study). The first five experiments indicate that this scale, -because reactive-, doesn’t allow us to show that discomfort mediates the use of attitude change. This scale undermines attitude change for highly dissonant subjects. In the sixth experiment, we show that this scale reactivity can be applied generally to the scales using self-reported affects (e. G. , Elliot & Devine, 1994). We postulate that initial attitude of highly dissonant subjects is made salient by these scales. Nevertheless, when initial attitude is previously made salient, this measure strategy allows us to show that discomfort mediates the use of behavior trivialization (experiment 7). In the last three experiments, we propose a cognitive procedure that provides an implicit measure of discomfort. Thanks to that implicit measure based on a subliminal priming technique, we demonstrate that psychological discomfort really mediates the use of attitude change (experiment 8 and 10) and rationalization in act (experiment 9).
Abstract FR:
L’objectif de notre travail était de montrer que l’inconfort psychologique médiatise les effets de dissonance (Festinger, 1957). Nous présentons dix expérimentations pour tester cette hypothèse dans le cadre du paradigme de la soumission induite (Festinger & Carlsmith, 1959). Nous avons tout d’abord élaboré une nouvelle échelle d’affects auto-rapportés destinée à mesurer l’inconfort des participants dissonants (étude pilote). Les cinq premières expérimentations nous indiquent que cette échelle, -parce qu’elle est réactive-, ne permet pas de montrer que l’inconfort médiatise le recours au changement d’attitude : elle bloque le changement d’attitude chez les participants les plus dissonants. Dans une sixième expérimentation, nous montrons que la réactivité de notre échelle est généralisable aux échelles utilisant une stratégie de mesure basée sur les affects auto-rapportés (e. G. , Elliot & Devine, 1994). Nous avançons l’idée que ces échelles rendent saillante l’attitude initiale des participants les plus dissonants. En revanche, lorsque l’attitude initiale des participants a été préalablement rendue saillante, cette stratégie permet de montrer que l’inconfort médiatise le recours à la trivialisation du comportement (expérimentation 7). Dans les trois dernières expérimentations, nous proposons une procédure cognitive permettant une mesure implicite de l’inconfort. Grâce à cette mesure implicite basée sur une technique d’amorçage subliminale, nous montrons que l’inconfort psychologique médiatise bien le recours au changement d’attitude (expérimentation 8 et 10) et à la rationalisation en acte (expérimentation 9).