De l'idéologie à le perception sociale, une application du modèle de Doise : le cas du libéralisme
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The aim of this research is three-fold. First we investigate, in a sery of 6 experimental studies, questions raised by Beauvois in 1976 regarding the relations between occidental people and the liberal ideology or cultural corpus. After having identified some dimensions of the liberal cultural corpus (i. E. , individual freedom, autonomy, hedonism and inter-individual difference), we target everydaylife objects (i. E. , adds and coaching flyers) particularly linked to liberal values. By focusing on the link between ideology and social perception, we show, using a priming paradigm causal relations between the liberal cultural corpus and some dimensions of individualism (i. E. , internality, autonomy and individual inscription). We also identify effects of this cultural corpus on the orientation toward competition. On a cognitive side, we show how the liberal ideology can influence processes such as group homogeneisation and in turn modify judgements. Then, our social perception can become globally modelled by an ideology. Second, at an epistemologic level, we emphasize how the opposition between the cognitive and social views reflects an accepted way of viewing that incites us to reason in a binary and exclusive way. Turning from this common sense and invoking the doise's (1982) model, we show, from methodologic (numeric/verbal; qualitative/quantitative) and theoretical points of views (cultural/idéological; social/cognitive), that integrative or plural approaches can open new scientific fields. Finally, this work has permitted to enrich the priming paradigm. By using complex and ecological primes involving liberal values, we support Bargh (2006) wishes on the evolution of this paradigm. The inter-relations between these three levels permits to investigate in an original manner a theoretical field up to now not or seldomly studied experimentally.
Abstract FR:
L’objectif de ce travail se situe à un triple niveau. D’abord, nous répondons avec une série de six études expérimentales à un certain nombre de questions que Beauvois soulevait dès 1976 autour du rapport entre l’Homme occidental et l’idéologie (ou corpus culturel) libéral(e). Après avoir identifié certaines dimensions du corpus culturel libéral (i. E. , liberté individuelle, autonomie, hédonisme et différence interindividuelle), nous ciblons des objets de notre quotidien (i. E. , certaines publicités et certaines plaquettes descriptives de coaching) particulièrement empreints de ces valeurs libérales. En nous intéressant particulièrement au lien idéologie/perception sociale, nous mettons en évidence, par une technique d’amorçage, des liens causaux entre ce corpus culturel libéral et certaines dimensions de l’individualisme (i. E. , internalité, autosuffisance et ancrage individuel). Nous identifions également des effets de ce corpus culturel sur une orientation à la compétition. Sur un plan plus cognitif, nous montrons comment l’idéologie libérale vient influencer des processus internes comme l’homogénéisation groupale et ainsi modifier nos jugements. C’est ainsi, de façon globale, notre perception sociale qui se trouve modelée par une idéologie. Ensuite à un niveau plus épistémologique, nous soulignons comment l’opposition cognitif/social n’est que le reflet d’une pensée commune qui nous incline à raisonner de façon binaire et exclusive. En rompant avec ce sens commun et en recourant au modèle de Doise (1982), nous montrons, tant sur le plan méthodologique (numérique/verbal ; quantitatif/qualitatif) que sur le plan théorique (culturel/idéologique ; social/cognitif), que des démarches intégratives ou plurielles peuvent nous ouvrir de nouveaux horizons scientifiques. Enfin, ce travail a permis d’alimenter le paradigme de l’amorçage. En utilisant des amorces complexes et écologiques, porteuses de valeurs libérales, nous répondons aux souhaits de Bargh (2006) sur l’évolution de ce paradigme. L’imbrication de ces trois niveaux nous permet d’investiguer de façon originale un champ théorique jusqu’ici très peu voir pas du tout abordé par l’expérimentation.