Abstract FR:

Le destin ne fait pas partie des concepts de la psychanalyse. De meme, il n'appartient pas au langage quotidien de l'analyste. A part quelques exceptions qui ne modifient pas la perspective a laquelle je me refere, le destin est clairement en marge du discours psychanalytique et je crois que cela a ete necessaire a la psychanalyse pour survivre, car prendre la notion de destin comme pivot d'une analyse aurait condamne la psychanalyse au mutisme. Les differents aspects du destin examines dans cette these - dans l'oeuvre de freud avant tout(l'anatomie, le signifiant, l'argent, la femme, la gradiva, le surmoi, les calculs arithmetiques de fliess, le noyau de verite d'une theorie, le destin meme de la psychanalyse, la mort de l'homme aux rats, le vrai self de bollas,. . . ) montrent, dans la necessite de representation du psychique, que la seule "nature" du destin est peutetre la materialisation d'un univers enigmatique dans une certaine forme, une certaine figure, a un certain moment. La figurabilite indique non seulement le signe de l'activite du psychique qui cherche a se representer, mais sa propre limite, la limite qui met en mouvement la necessite d'une figurabilite continuelle, c'est-a-dire le destin meme comme reste des processus traductifs. Dans une telle definition, "marge" et "reste" finissent par converger et nous permettent a la fin, par ce deplacement continu d'images, de positions, d'objets plus ou moins archeologiques, de penser le destin comme ce qui demeure au dela de cette mise en figure. On peut ainsi affirmer que le destin fonctionne, a l'interieur de la theorie analytique ou de la dimension clinique, comme une sorte de friction, d'objet archeologique resistant au processus de metabolisation du psychique.