thesis

Des maux du corps pour solliciter l'empathie : la douleur physique sportive éprouvée en commun, génératrice de communication : une médiation éducative à l'essai des mineurs de justice

Defense date:

Jan. 1, 2009

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Institution:

Rennes 2

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

This thesis reproduces the procedure used in, as well as the results of, a research carried out with delinquent minors. These were divided into three groups: youths placed in two different detention centres; youths placed in four different educational homes (Foyers d’action éducative, or FAE); and youths placed in a closed educational centre (Centre éducatif fermé, or CEF). This thesis takes it for granted that there is a link between lapses of empathy and juvenile delinquency. It postulates that the mutual experience of physical pain, coupled with speaking-out sessions, go a long way towards restoring the delinquent minors’ ability to perceive emotions in others; in other words, to be more empathetic, more able at least to identify in other people what they themselves feel. In order to allow one’s sensitive consciousness to make room for the other’s existence as a likely version of oneself, and to bring out, at a later stage, an empathetic form of gestalt, we have mainly drawn on the pain induced by group physical activities (APS). We have therefore set up one, sometimes several, APS sessions with young volunteers, every week for six months, always seeing to it that educational situations were proposed, thus creating concrete conditions for these youths to develop empathy- something they temporarily and contextually miss when they act out. It became important to protract that moment of emotional connivance, so that each of these youths not only could speak about themselves and their pain, but also hear that of others. During that phase, they realize that their own sensations are similar to others’, and thus dare to express and hear them without depreciating them. Then physical pain, both on an individual and group basis, voluntarily induced- and not without a certain amount of defiance- ushers in self-surpassing and overcoming. It sets into action the great narcissistic figures that each of us is made of, and almost acts as an educational viaticum for those youths whose lives , through constant traumas and lack of understanding, have become synonymous with isolation and even muteness. Self is borne out of such a sharing out with oneself and others

Abstract FR:

Cette thèse restitue la procédure et les résultats d’une recherche menée avec des mineurs de justice répartis en trois groupes : les uns incarcérés dans deux maisons d’arrêts, les autres pris en charge par quatre Foyers d’action éducative (FAE), et les troisièmes placés dans un Centre éducatif fermé (CEF). Tenant pour acquis l’axiome selon lequel il existe un lien entre défaillance d’empathie ponctuelle et délinquance juvénile, la thèse soutenue postule que l’expérience partagée de la douleur physique, associée à des temps de parole, contribue à restaurer chez les mineurs délinquants la disposition à percevoir les composantes et significations émotionnelles de l’autre, autrement dit à être plus empathique, plus apte à identifier chez un autre au moins ce qu’ils peuvent ressentir eux-mêmes. Pour faire émerger à la conscience sensible l’existence de l’autre comme une version possible de soi et pour amener, par la suite, à une gestalt empathique, nous avons principalement utilisé la médiation des douleurs générées par les activités physiques et sportives (APS) pratiquées en groupe. Dans cette optique, nous avons encadré une et parfois plusieurs séances d’APS par semaine pendant six mois avec des jeunes volontaires, en veillant toujours à proposer des situations pédagogiques créant les conditions concrètes de l’excitation de la disposition à l’empathie qui leur fait temporairement et contextuellement défaut au moment de l’agir infractionnel. Dès lors, il importait de prolonger ce moment de connivences émotionnelles afin que chaque jeune parle de lui, de ses douleurs, mais aussi qu’il entende progressivement celles des autres. Au cours de cette phase, il se rend compte que ses propres sensations sont similaires à celles de ses camarades ; de ce fait, il ose les exprimer et les entendre sans dévalorisation. Ainsi, parce qu’elle inaugure le dépassement et le surmontement, la douleur physique individuelle et groupale, provoquée volontairement, non sans défi, en mettant en jeu les grandes figures narcissiques qui constituent chacun de nous, fait office d’un quasi-viatique éducatif pour ces jeunes dont le parcours de vie, à force de traumatismes et d’incompréhension, conduit à l’isolement et parfois au mutisme. D’un tel partage avec soi-même et les autres naît l’Autre