Conceptions naïves des végétaux et changements conceptuels dans l'enfance
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Abstract EN:
The present work investigate children and adult conceptions about plants as living entities in order to respond to the assumption that plants could die. We suppose that childrens as adults hold naïves biologicals knowledges before teaching composed of a system of two different part. The first one predict that plants will be seen as living entities dispite of their lack of movement. The second one predict that children will assume that plants could explain the death of plants throught appropriate explanation as (vitalism or essentialism) in the same way that they respond to other biological properties (healing, growing, eating, breathing, the ability of reproduction and the sharing of genetic code with their re latives). We also investigate the possibility to transform the children’s conceptions in using a teaching about the internal fonctionning of a tree. Our work principaly participate to show that early conceptions are very difficult to transform.
Abstract FR:
L'investigation des conceptions relatives au monde biologique pose la question de la position qu'entretiennent les végétaux, en tant qu'entités vivantes au même titre que les animaux et les êtres humains. Les végétaux ont longtemps été considérés comme une sous-catégorie du domaine du vivant intégrée tardivement aux conceptions biologiques enfantines. Si les conceptions relatives à ce sous-ensemble d'êtres vivants O& toujours constitué un objet de recherche pertinent pour la compréhension de la construction des savoirs, c'est très probablement parce qu'elles représentent l'achèvement d'une pensée biologique constitutive de la condition humaine d'être vivant. En effet, tout comme l'être humain, les plantes se nourrissent, grandissent, guérissent, se reproduisent et périssent. Malgré ce partage de propriétés, l'hypothèse ayant dominé les premières études des conceptions biologiques enfantines est celle d'un déficit de connaissances engendré par une absence d'explications spécifiquement biologiques jusqu'à l'âge de dix ans. La présente thèse propose une approche alternative en suggérant que les conceptions intuitives qui se forment dans l'enfance s'organisent en domaine autonome de connaissances dès un âge précoce. Loin de considérer que les enfants d'âge préscolaire disposent de la totalité des conceptions biologiques, cette approche avance que ces enfants affichent, à travers leurs capacités de catégorisation et de raisonnement, les marques d'une construction théorique, à juste titre qualifiée de naïve, mais qui peut rendre compte de l'intégralité des phénomènes biologiques pour un large ensemble d'êtres vivants, y compris pour les végétaux. En nous inscrivant dans ce cadre théorique, nous avons souhaité étudier, chez l'enfant de six ans et de dix ans, ainsi que chez l'adulte expert en biologie végétale et l'adulte, quel qu'il soit, la conceptualisation des propriétés biologiques de mort et de régénération appliquées aux végétaux appréhendés en fonction de leur typicalité. Cette série d'expériences permet d'observer que, si les jeunes enfants considèrent bien les végétaux comme des êtres vivants par le biais de ces propriétés biologiques, les conceptions intuitives élaborées dans l'enfance semblent présenter une forme de résistance comme l'indique la persistance de modes de raisonnement « enfantins » chez les adultes non spécialistes, mais également chez les experts dans ce domaine. Afin d'investiguer plus avant les résistances présentées par les théories naïves, nous avons conduit une seconde expérience en utilisant un paradigme d'entrahement avec des enfants de 5 ans et demi et de six ans et demi en ce qui concerne la propriété de mort en faisant varier le degré d'élaboration des connaissances biologiques des enfants. En nous focalisant toujours sur la. Catégorie des végétaux, nous avons centré l'entraînement sur les raisonnements dominant la pensée des adultes afin de mesurer les dimensions évolutives des conceptions enfantines (i. E. , généralisations, explications, et raisonnement causaux). Les données produites lors de cette seconde expérience nous amènent à penser que l’âge des enfants, ainsi que leurs niveaux de connaissances préalables sont les facteurs les plus importants des changements conceptuels. En conclusion, la présente thèse contribue à démontrer que l’étude des conceptions enfantines gagnerait à adopter la vision des théories naïves tant pour sa position spécifique quant à l’enrichissement graduel des connaissances que pour l’étude de la permanence jusqu’à l’âge adulte des formes de raisonnement élaborées dans l’enfance.