Modèles cognitifs de la dépression : une étude comparative en vie quotidienne
Institution:
Bordeaux 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This controlled, prospective investigation examined two cognitive models of depression : Abramson's et al. (1989) hopelessness theory, and Beck's (1983) sociotropy and autonomy perspective. These theories were compared for their capacity to explain momentary fluctations in depressed mood assessed by ambulatory monitoring techniques. The final sample was comprised of 179 participants who were signaled 5 times per day over a 1-week period. A total of 5575 naturalistic observations were obtained concerning depressed mood, type of events, negative impact of events, and specific attributions. The results provided support for the basic tenets of the hopelessness theory: 1. Attributional style predicted the severity of specific attributions in daily life ; 2. Specific negative attributions made after the occurence of negative events predicted subsequent increases in depressed mood ; and 3. Attributional style predicted increases in depressed mood, indicating a partial mediation effect. The results also provided partial support for Beck's specific vulnerability hypothesis : 1. Sociotropy predicted increases in depressed mood after the occurrence of a negative interpersonal event ; 2. Autonomy did not interact with achievement-related events to predict depression. As compared to attributional style, sociotropy explained a higher percentage of variance in depressed mood. The overall comparison of these models indicated that they are independent pathways to certain forms of depression, and should be considered separately.
Abstract FR:
Cette étude prospective contrôlée évalue deux modèles cognitifs de la dépression : la théorie du désespoir (Abramson et al. , 1989) et la théorie de sociotropie-autonomie (Beck, 1983). Ces modèles sont comparés dans leur capacité à expliquer les fluctuations de l'humeur dépressive, grâce à une technique ambulatoire de recueil des données. L'échantillon final comprenait 179 sujets qui fournissaient des observations 5 fois par jour pendant une semaine. Nous disposions d'un total de 5575 observations naturalistes concernant l'humeur dépressive, l'impact et le type d'événements de vie, et les attributions spécifiques. Les résultats étaient en accord avec les postulats de la théorie du désespoir : 1. Le style attributionnel prédisait la sévérité des attributions spécifiques ; 2. Les attributions spécifiques négatives, suite à un événement négatif, prédisaient l'augmentation de l'humeur dépressive subséquente ; 3. Le style attributionnel prédisait une élévation de l'humeur dépressive, indiquant un effet de médiation partielle. Les résultats soutenaient partiellement l'hypothèse de vulnérabilité spécifique de Beck : 1. La sociotropie prédisait une augmentation de l'humeur dépressive après un événement négatif interpersonnel ; 2. L'autonomie n'interagissait pas avec les évènements négatifs liés à la réussite pour prédire l'humeur dépressive. En comparaison avec le style attributionnel, la sociotropie rendait compte d'une part de variance plus élevée de l'humeur dépressive. De manière générale, la comparaison de ces modèles indique qu'ils désignent des chemins indépendants menant à certaines formes de dépression, et qu'ils méritent d'être considérés séparément.