thesis

L'apprentissage implicite en dehors du laboratoire : le cas des régularités orthographiques

Defense date:

Jan. 1, 2000

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Institution:

Dijon

Disciplines:

Abstract EN:

This thesis links the studies on implicit learning, usually carried out in laboratory, and the studies on the acquisition of certain untaught aspects of spelling. Experiments involving nonword judgment, dictation and completion tasks show that elementary school children are very early sensitive to orthographic regularities that are either probabilistic (e. G. The identity of double letters : the probability that /o/ is transcribed “o” or “au” as a function of the consonantic context) or describable with a rule (e. G the legal position of double letters ; the transcription of the diminutive morphemes /o/ Et/). The use of procedures close to those used in implicit learning studies carried out in laboratories has allowed us to assess the degree of abstractedness of children’s (6 – 11 years old) orthographic knowledge. The results confirm, within a natural context, the generalizability of laboratory researches, and, more specifically, the existence of transfer to a new material. For instance, children’s sensitivity to the legal position of double consonants extends to consonants that are never doubled in French. However, performance were always lower when children’s orthographic knowledge was assessed with unfamiliar, rather than with familiar material (e. G. With consonants never, rather than frequently, doubled) and the magnitude of this difference remained stable even after at least five year of exposure to print. This effect appears difficult to reconcile with the idea that individuals would acquire increasingly abstract knowledge of material regularities they are exposed to. It appears more consistent with statistic conceptions of implicit learning according to which abstraction is conceived of as a gradual process.

Abstract FR:

Cette thèse met en relation les études portant sur l'apprentissage implicite, habituellement conduites en laboratoire, et sur l'acquisition de certains aspects non enseignés de l'orthographe. Elle montre, au moyen de taches de jugement, de dictée et de complétement de non-mots que des élèves de primaire sont très tôt sensibles à des régularités orthographiques de type probabilistique (e. G. L'identité des doubles lettres ; la probabilité que /o/ soit transcrit "o" ou "au" en fonction de l'environnement consonantique) ou descriptibles sous la forme de règle (e. G. La position légale des doubles lettres ou la transcription des morphèmes diminutifs /o/ et /et/). L'utilisation d'une méthodologie proche de celle employée dans les études d'apprentissage implicite menées en laboratoire a permis de tester le caractère abstrait de la connaissance orthographique d'élèves de 6 à 11 ans. Les résultats confirment, dans un contexte naturel, la généralisabilité des recherches conduites en laboratoire, et, plus spécifiquement, l'existence de transfert à du matériel nouveau. Par exemple, la sensibilité des élèves à la position légale des doubles consonnes s'étend à des consonnes jamais doublées en français. Toutefois, les performances étaient inférieures lorsque la connaissance orthographique des élèves était testée avec un matériel non familier, plutôt que familier, (e. G. Avec des consonnes jamais, plutôt que fréquemment doublées) et l'amplitude de cette différence persistait même après au moins cinq ans de pratique de l'écrit. Cet effet apparait difficile à réconcilier avec l'idée selon laquelle les sujets acquièrent une connaissance de plus en plus abstraite, fondée sur des règles, des régularités présentes dans le matériel auquel ils sont confrontés. Elle apparait davantage consistante avec des conceptions distributionnelles de l'apprentissage implicite selon lesquelles l'abstraction est conçue comme un processus graduel.