La morphosyntaxe chez les syndromes de Williams francophones : le cas du genre grammatical
Institution:
Montpellier 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The aim of this research was to re-assess gender attribution and gender agreement abilities of French Williams Syndrome (WS) participants matched to mental age (N-AM) and chronological age (N-AC) controls. We first present production data from 24 WS aged 15. We show that regarding gender attribution WS exactly display the same strategy we observe in controls: they opt for the masculine as the default gender with highly gender-marked feminine suffixes only blocking it to some degree. Regarding agreement abilities, we found that WS show poorer performance but not allowing to claim that morphosyntactic competencies are impaired in this syndrome. We then report comprehension data from 38 WS participants, subdivided in two age groups. 11-year-old WS participants’ overall level of performance is far above that of MA-controls and similar to that of CA-controls. Conversely 17-year-old WS participants’ performance is significantly lower than that of CA-controls but also lower than the one observed in MA-controls. We consider the 11-year-old WS participants’ data prove that competency regarding attribution and agreement is intact in this syndrome and show that 17-year-old WS participants’ data are not due to an impaired linguistic competency. We therefore conclude that our production and comprehension data provisionally prove that French WS grammatical gender skills are intact.
Abstract FR:
Le présent travail réexamine la compétence linguistique de participants syndromes de Williams (SW) francophones, comparés à des participants appariés sur l’âge mental (N-AM) et l’âge chronologique (N-AC), en ce qui concerne les phénomènes de l'accord et de l’attribution dans le cas du genre grammatical. Nous présentons les résultats, dans une étude en production, de 24 SW de 15 ans. Nous montrons que, s’agissant de l’attribution, les SW utilisent la même stratégie que les contrôles : ils optent par défaut pour une attribution au masculin, ce défaut étant blocable par le caractère plus ou moins exceptionnel de certains suffixes féminins. Dans le cas de l’accord, nous montrons que les SW ont de faibles performances mais que ces résultats ne permettent pas de considérer que leurs compétences morphosyntaxiques seraient déficitaires. Nous présentons ensuite, dans une étude en compréhension, les résultats de 38 SW subdivisés en 2 groupes d’âge. Les SW de 11 ans ont des performances largement supérieures à celles des N-AM et comparables à celles des N-AC. A l’inverse, les résultats des SW de 17 ans sont significativement inférieurs à ceux des N-AC mais également inférieurs à ceux des N-AM. Nous concluons que le niveau de performance des SW de 11 ans montre que leur compétence en matière d’accord et d’attribution est intacte et exclue que celui des SW de 17 ans puisse être dû à une compétence linguistique déficitaire. Nous avançons que les résultats présentés dans nos études en production et en compréhension démontrent, de façon provisoire du moins, que la compétence linguistique des SW francophones est intacte dans le cas du genre grammatical.