L'évolution différentielle de la maladie et de la qualité de vie de patientes atteintes d'un cancer du sein : rôle de certains facteurs psychologiques, biologiques et sociaux : une étude semi-prospective en psychologie de la santé
Institution:
Bordeaux 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
To test the multifactorial model of health psychology, we have studied the impact of certain biological, psychological and social factors on breast cancer evolution and quality of life. 75 breast cancer patients aged from 30 to 70 years and treated with neoadjuvant chemotherapy have been followed for two years, since breast cancer diagnosis. The data relative to sociobiographical and personality characteristics (predictors) were collected before the announcement of the diagnosis. The adjustment strategies (mediators) were evaluated three weeks after the diagnosis. Quality of life and evolution of the disease were estimated two years after the announcement of the diagnosis. Results shows that breast cancer patients have recourse to four qualitatively different coping strategies : perceived control, problem-focused strategy, hopelessness and perceived social support. High trait anxiety, unfavorable body perception, presence of progesterone receptors are associated with the perceived control strategy. High trait anxiety, favorable body perception, patient's poor health and inflammatory tumor are linked to hopelessness. High number of life events and presence of estrogen receptors predicted the use of problem-focused strategy. Separation or husband's loss and a high histologic grade were associated with perceived social support. Furthermore, results shows that a large number of children, high trait anxiety, patient's poor health, inflammatory tumor, absence of menopause and hopelessness reaction to the diagnosis, perceived control and problem-focused strategies predicted a poor quality of life. Absence of previous psychiatric problems, widowhood, inflammatory tumor and hopelessness are associated with an unfavorable evolution of the disease. The results also indicate that there is a mediator effect of coping strategies between some predictors and quality of life.
Abstract FR:
Afin de mettre à l'épreuve le modèle multifactoriel de la psychologie de la santé, nous avons étudié l'impact différentiel de divers facteurs biomédicaux, psychologiques et sociaux sur l'évolution du cancer du sein et la qualité de vie des patientes. 75 patientes atteintes d'un premier cancer du sein, âgées de 30 à 70 ans et traitées par une chimiothérapie d'induction ont été suivies pendant deux ans, à partir du moment où le cancer a été diagnostiqué. Les données relatives aux facteurs sociodémographiques et aux traits de personnalité (prédicteurs) ont été collectées avant l'annonce du diagnostic et du plan de traitement. Les réactions au diagnostic (médiateurs) ont été évaluées trois semaines après le diagnostic. La qualité de vie et l'évolution du cancer du sein ont été évaluées deux ans après l'annonce du diagnostic. Les résultats montrent que l'ensemble des réactions au diagnostic se structure en quatre dimensions distinctes : le contrôle perçu, le coping centré sur le problème, le désespoir et le soutien social perçu. Une anxiété-trait élevée, une perception favorable de son corps, la présence de récepteurs à la progestérone sont associées à une stratégie de contrôle perçu. Une anxiété-trait élevée, une perception défavorable de leur corps, des problèmes de santé antérieurs et une tumeur inflammatoire sont lis au désespoir. Un nombre important d'événements de vie et la présence de récepteurs aux œstrogènes prédit le recours à une stratégie de coping centrée sur le problème. Une séparation ou une perte du conjoint et un grade histologique élevé sont associés au soutien social perçu. Par ailleurs, les résultats font apparaitre qu'un nombre élevé d'enfants, une anxiété-trait importante, des problèmes de santé antérieurs au diagnostic, une tumeur inflammatoire, une absence de ménopause ainsi que le fait de réagir par du désespoir, du contrôle perçu et par une stratégie centrée sur le problème au moment du diagnostic président une mauvaise qualité de vie ultérieure. L'absence d'antécédents psychiatriques, le fait d'être veuve, que la tumeur soit inflammatoire et de réagir par du désespoir, induisent une évolution défavorable de la maladie. L'analyse des résultats montre également l'effet médiateur des stratégies de coping entre certains prédicteurs et la qualité de vie.