Gestion des erreurs d'accord sujet-verbe en production écrite chez des enfants et des adultes : études comparatives à différents temps de l'indicatif
Institution:
DijonDisciplines:
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Abstract EN:
The general purpose of this thesis was, on the one hand, to establish the relevant factors responsible for subject-verb agreement errors with different tenses and, on the other hand, to infer the processes of production involved in the management of the agreement. Adults and children accepted to take part in these different experiments. The first study aimed at testing the effect of an overload in working memory on the agreement with the present, the imperfect and the future. The purpose of the second and the third experiments were respectively to research an effect of the amount and of the nature of material separating the subject noun and the verb. The next experiments were designed to test the existence of a phonological or a semantic control able to detect an error on the verbal inflection. Finally, the last experiment aimed at studying learning and management of verbal agreement, with the present and the imperfect, from the second grade to the seventh grade. The results revealed a difference between the present and the imperfect, particularly a weak cognitive cost with the imperfect and fast learning of this tense comparatively to the present. Furthermore, neither the length nor the nature of the preamble located between the subject noun and the verb had an impact on the proportion of errors, except when the verbal inflection was audible. These studies equally confirm the role of the phonological and semantic factors in the activation of a control process able to detect errors. For the most part, these different results led to new conclusions relative to subject-verb agreement errors : great differences would exist between the tenses and, errors would not result to the proximity between a verb and a local noun, but agreement errors would appear when a noun and the subject noun, mismatching in number, are contiguous.
Abstract FR:
L’objectif général de ce travail de thèse a consisté, d’une part, à déterminer les facteurs pertinents responsables des erreurs d’accord sujet-verbe à différents temps de l’indicatif et, d’autre part, à inférer les processus de contrôle. Pour cela, des erreurs observées en production spontanée ont été induites expérimentalement en provoquant des compétitions entre des flexions verbales phonologiquement identiques. Au cours des six expériences réalisées, des adultes et des enfants ont eu pour tâche de rappeler par écrit des phrases dans lesquelles deux noms différant en nombre précédaient le verbe. Une première expérience visait à tester l’hypothèse selon laquelle une surcharge en mémoire de travail favoriserait l’apparition d’erreurs d’accord sujet-verbe, au présent, à l’imparfait et au futur de l’indicatif, chez ces élèves de cinquième et des adultes experts. La deuxième expérience, réplique de Bock et Miller (1991) à l’écrit en français, et la troisième expérience avaient pour but respectif de rechercher un effet éventuel de la longueur ou de la nature du matériel situé entre le sujet et le verbe. Les deux expériences suivantes s’attachaient à repérer l’existence d’un contrôle phonologique ou sémantique susceptible de détecter une erreur de flexion verbale. Enfin, l’objectif de la dernière expérience était l’étude de l’apprentissage et de la gestion de l’accord verbal, à deux temps de l’indicatif (présent et imparfait), du CE1 à la cinquième. Les résultats obtenus tendent à mettre en évidence une différence entre le présent et l’imparfait de l’indicatif. En effet, si l’effet d’une charge en mémoire de travail est net au présent, celui-ci n’est jamais observé à l’imparfait. De plus, ni la longueur, ni la nature du matériel situé entre le sujet et le verbe n’ont d’impact sur la proportion d’erreurs, excepté au futur lorsque la terminaison verbale est audible. Ces travaux confirment également le rôle joué par les facteurs phonologiques et sémantiques dans l’activation d’un processus de contrôle permettant la détection d’erreurs. Enfin, l’étude transversale montre qu’à l’imparfait, les flexions verbales sont correctement utilisées dès le début de leur apprentissage. Globalement, ces recherches permettent de nouvelles interprétations relatives aux erreurs d’accord sujet-verbe ; d’une part, il existerait des différences notables entre les temps de l’indicatif, et, d’autre part, les erreurs ne résulteraient pas tant de la proximité du verbe avec un nom préverbal, que de la contiguïté du nom sujet avec un autre nom différant en nombre.