Représentations sociales de la déficience mentale propres aux éducateurs prenant en charge des enfants déficients mentaux d’un IMPP au Togo
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Notre étude porte sur un décalage observé entre la conscience des intentions exprimées par des éducateurs togolais ayant en charge des enfants déficients intellectuels et IMC et la cohérence de leurs pratiques éducatives. Elle a donc pour but d’objectiver les représentations sociales ethniques de la déficience propres aux éducateurs spécialisés prenant en charge des enfants d’un IMPP du Togo, pays africain connaissant deux siècles de présence occidentale. Les personnes déficientes ont de tout temps suscité répugnance et peur dans la plupart des sociétés. L’Occident les avait éliminées, rejetées, ou surprotégées. Par la suite, ce rejet a été suivi par une ambivalence qui avec les progrès scientifiques a abouti depuis des décennies à leur éducation. La personne déficiente est éduquée pour une meilleure intégration, même si parfois les représentations archaïques refont encore surface. En Afrique sub-saharienne, l’enfant déficient encore éliminé, reste une créature inhumaine. Au Togo, il est chez la plupart des ethnies, monstre, diable, bon diable et quelques rares fois, dieu. Ni le Christianisme, ni l’Islam n’ont pu ébranler ces ethnothéories concernant la déficience mentale. L’objet principal de notre étude porte sur le rapport entre la double référence des éducateurs et le décalage que l’on peut constater entre leurs intentions et leurs pratiques. Des éducateurs qui « ne peuvent nier leur culture », comprennent et semblent approuver les pratiques traditionnelles malgré un discours très techniciste au niveau des typologies de la déficience mentale. Pour eux les causes de la déficience restent toujours surnaturelles. La double référence en effet, engendre chez une partie des éducateurs un rejet et chez d’autres une ambivalence. Ou encore elle crée chez ces éducateurs, compatissants ou non, un décalage entre un savoir professionnel et des attitudes négatives envers les enfants déficients mentaux qui seront sans doute éliminés à moins d’être « un peu sauvés » par une religion monothéiste