thesis

Facteurs prédisant le développement de symptômes dépressifs, de symptômes organiques, de troubles des conduites alimentaires et de l'échec académique chez des étudiants de première année : une étude prospective en psychologie de la santé

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Institution:

Bordeaux 2

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

Objectives: First-year students undergo a certain amount of stress, which is due to difficulties in coping with university and a new young adult life. Despite many symptoms of various somatic (tiredness, headaches, backaches. . . ), psychological (depression, suicidal tendencies. . . ), and behavioral disorders (eating habits, addictive behaviors. . . ) among this population, very few studies have been dedicated to students' stress and health. Existing studies in this area tend to be descriptive and cross-sectional rather than explanative and prospective. Moreover, academic failure is high (50%) amongst 1st year students. The model that we adopted for this study is multifactorial, integrating various antecedents being able to predict directly or indirectly (transactions have mediator effects) the various issues considered here, whether somatic, psychological or academic. In order to find out whether this model, inspired by the transactional model of stress -in which appraisal processes and coping play a major part- could explain students' differences in terms of academic performance and physical and mental health, we carried out a longitudinal study on a sample of 556 first-year students. Method: Measures related to socio-biographic, personality and environmental characteristics, as well as transactional processes (perceived stress, control, social support, and satisfaction, coping strategies implemented by students to face the stressful events of the start of a new academic year) were completed at the University Medical Care Centre, during the mandatory medical check. The criteria (depressivity, somatic symptoms, eating disorders and academic performance) were evaluated at T2 (the end of the year). We have built up a specific perceived stress scale and a specific coping scale for this population. We found four underlying factors of perceived stress: academic stress, university dysfunctioning, loneliness and interpersonal relation failures. Results: We have produced some integrative models which reveal the indirect effects of the antecedents on the four issues, carried by transactional variables. Tobacco smoking seems to predict the depression. An anger-hostility and a low self-esteem have indirect effects may be followed by the increase in some dysfunctional transactions (academic perceived stress, loneliness, emotion-oriented coping) and the decrease in functional transactions (problem-oriented coping, family social support). The anxiety-trait predicts the emergence of somatic symptoms, this effect is carried by the academic stress and the emotional coping. A low feeling of adaptation at university T1 and an emotion-oriented coping predict eating disorders. Being younger, better adapted at the T1 stage and more satisfied with incomes predicts a better academic performance. The implied transactional variables are the problem-oriented coping, the festive-addictive coping (negative relation) and the social support from university. The beneficial role of the contacts with the family and the harmful role of contact with friends on success are carried by the adoption of festive-addictive strategies. Conclusion: This study reveals the interest of applying the transactional model to the health and performance of students. The compromise variables are flexible and modifiable which allows reflection concerning the prospects of each student, whether is in terms of prevention or therapy.

Abstract FR:

Objectifs : Les étudiants de première année sont soumis à un stress engendré par les difficultés d'adaptation à l'université et aux nouvelles responsabilités des jeunes adultes. Bien que l'incidence de divers problèmes somatiques (fatigue, migraines, mal de dos,. . . ), psychiques (état dépressif, idées suicidaires,. . . ) et comportementaux (conduites alimentaires, conduites addictives,. . . ) soit élevée dans cette population, les travaux consacrés au stress et à la santé chez les étudiants sont rares, transversaux et demeurent plus descriptifs qu'explicatifs. Le taux d'échec est également le plus élevé en 1ère année (environ 50%). Le modèle que nous avons adopté est multifactoriel, il intègre divers antécédents pouvant affecter directement ou indirectement (en transitant par les transactions) les diverses issues considérées ici, qu'elles soient somatiques, psychologiques ou académiques. Afin de savoir si ce modèle inspiré du modèle transactionnel du stress, dans lequel les processus d'évaluation et le coping ont un rôle central, apparaît pouvoir expliquer les différences des étudiants en matière de santé et de réussite universitaire, nous avons mené une étude longitudinale sur une cohorte de 556 étudiants de première année. Méthode : Des mesures relatives à certaines caractéristiques environnementales, socio-biographiques, dispositionnelles, comportementales ainsi que les variables transactionnelles (stress perçu, soutien social perçu, stratégies de coping mises en place par les étudiants pour faire face aux évènements stressants de la rentrée universitaire), ont été administrées au sein du Service de Médecine Préventive Universitaire, lors de la visite médicale obligatoire des étudiants de première année. Les critères sont la dépressivité, les symptômes somatiques, les troubles des conduites alimentaires (TCA) évalués à T2 (en fin d'année universitaire) et la réussite aux examens. Nous avons construit une échelle du stress perçu ainsi qu'une échelle de coping spécifiques à notre population. On relève quatre sous-facteurs de stress perçu caractéristiques du stress vécu par cette population : dysfonctionnement de la faculté, stress académique perçu, solitude et problèmes dans les relations inter-personnelles. Dans une perspective prédictive, des analyses en équation structurales nous ont permis, pour chacun de nos critères, de tester l'adéquation d'un modèle théorique aux données observées. Résultats : Nous avons mis en évidence plusieurs modèles intégratifs témoignant d'effets directs et indirects des antécédents sur les critères, médiatisés par certaines variables transactionnelles. Le tabagisme semble prédire la dépressivité. La colère-hostilité et une faible estime de soi ont des effets indirects qui transitent par l'augmentation de certaines transactions dysfonctionnelles (stress académique perçu, solitude, coping émotionnel) et la diminution de transactions fonctionnelles (coping centré sur le problème, soutien social familial). L'anxiété-trait prédit l'émergence de symptômes somatiques, cet effet est médiatisé par le stress académique et le coping émotionnel. Un faible sentiment d'adaptation à la rentrée et l'utilisation de stratégies de coping centrées sur l'émotion prédisent les TCA. Le fait d'être plus jeune, mieux adapté à la rentrée et plus satisfait de ses revenus prédit une meilleure performance académique. Les variables transactionnelles impliquées sont le coping centré sur le problème, le coping festif-addictif (relation négative) et le soutien social des personnels de l'université. Le rôle bénéfique des contacts avec la famille et le rôle néfaste des contacts avec les amis sur la réussite sont médiatisés par l'adoption de stratégies festives-addictives. Conclusion : Cette étude suggère l'intérêt d'appliquer le modèle transactionnel à la santé et à la performance des étudiants. Les variables transactionnelles sont flexibles et modifiables ce qui permet d'émettre des pistes de réflexion concernant les perspectives appliquées que ce soit en termes de prévention ou de prise en charge.