Effets sur le jugement social de l'exposition à des situations incontrôlables
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The subjects deprived of control seem to be characterized by an altered psychological state of cognitive exhaustion in which their tendency to engage in constructive information processing is reduced. Instead, they rely on ready-to-use cognitive procedures (heuristic information processing). This could lead the subjects exposed to control deprivation (compared with subjects exposed to control) to search and use information that provide them with relatively valid judgments (based beliefs concerning, for example, the relationship between category membership and the possession of specific attributes) for a cognitively low cost. These processes could be at stake in a variety of contexts of social judgments like intergroup relations (experiments 1, 2, 3), judgments about social objects (experiment 4), judgments about a target (experiment 5), and judgments about the self (experiment 6). When the subjects are exposed to uncontrollability, they seem to use more easily the information about the situation (high- versus low-value) to formulate judgments about their own group (experiments 1, 2, 3) and about themselves (experiment 6), they seem more sensitive to cues that enable the use of categories (experiment 4), and seem less likely to formulate individuating judgments about a target (experiment 5) then the subjects exposed to control. These results couldn't be attributed to some mediation of emotional factors.
Abstract FR:
La privation de contrôle ("incontrôlabilité" ou "information inconsistante") semble entrainer un état d'épuisement cognitif dans lequel les sujets rejettent les traitements couteux en ressources cognitives au profit de traitements moins couteux, mais plus superficiels, de l'information sociale (traitement heuristique). Ces processus conduisent les sujets exposés à de l'information inconsistante, par comparaison aux sujets exposés à de l'information consistante (contrôlabilité), à rechercher et à utiliser de façon plus prononcée l'information disponible leur permettant de rendre des jugements relativement "valides" (basés sur des croyances socialement véhiculées, telles que celles portant sur les liens entre l'appartenance à une catégorie et la possession de certaines caractéristiques) pour un moindre cout cognitif. Ces processus pourraient être en jeu dans différents contextes varies de jugement social: lorsque les jugements portent sur le propre groupe d'appartenance des sujets (expériences 1, 2, 3), sur des objets "socialement marques" ("déclarations politiques "; expérience 4), sur une personne "cible" (expérience 5), ou encore sur "soi" (expérience 6). Lorsque les sujets sont exposes a de l'information inconsistante, ils semblent utiliser l'information sur la situation (valorisée versus dévalorisée) pour formuler des jugements sur leur propre groupe (expériences 1,2,3) et sur eux-mêmes (expérience 6), ils semblent plus sensibles aux indices leur permettant d'utiliser des catégories (expérience 4), et apparaissent moins susceptibles de formuler des jugements individualises sur une personne cible (expérience 5) que les sujets exposes a de l'information consistance. Ces résultats ne semblent pas, par ailleurs imputables à une quelconque médiation de facteurs émotionnels.