Les activités sous contrainte de temps : le cas des manoeuvres d'urgence en conduite automobile
Institution:
Paris 5Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In-depth road accident analyses show that time limitation takes an important part in accident processes, and particularly in emergency situations where the driver tries to come back to a normal driving situation, by the means of an appropriate manoeuvre. Times available to decide and react vary from 2 to 5 seconds. Drivers use heuristics, taking into account only a few elements or cues among all those available in the situation. Emergency mechanisms, in front of an intruding obstacle, seem to rely on some very simple rules, resulting in an over-use of braking, although in many cases sideways avoidance would have been the best manoeuvre to perform. Drivers are nevertheless aware that for a determined and stable position of an obstacle, sideways avoidance remains possible nearer of this obstacle than braking, especially for high speeds, as it was shown by a field experiment. But it seems that no time is left for accurate speed or distance judgements, and that experienced-based knowledge and representations play the greatest part in the construction of rules. These rules are conservative (not intending a sideways movement without being sure that it will be successful, delaying as long as possible the final decision in case of uncertanty), but in case of great proximity of the obstacle can give way to more physical reactions which are ultimate attempts to get out of the way of the threatening object.
Abstract FR:
Les analyses detaillees d'accidents de la route montrent que la contrainte de temps est une dimension essentielle dans les processus d'accidents, et particulierement dans la situation d'urgence au cours de laquelle le conducteur tente de revenir vers une situation normale grace a une manoeuvre appropriee. Les temps disponibles pour decider et agir sont de l'ordre de 2 a 5 secondes. Les conducteurs mettent en oeuvre des procedures heuristiques, ne prenant en compte que quelques elements parmi les plus pertinents d'une situation. Les mecanismes d'urgence face a l'intrusion d'un obstacle semblent reposer sur quelques regles simples, se traduisant par une sur-utilisation du freinage alors que dans de nombreux cas un deport lateral aurait permis d'eviter l'accident. Les conducteurs sont neanmoins conscients que pour une position d'obstacle donnee mais fixe le deport lateral reste possible plus longtemps ou plus pres de l'obstacle que le freinage, surtout a vitesse elevee, ainsi que l'a montre une experimentation sur piste. Mais il semble que le conducteur n'ait pas le temps de fonder sa decision sur des estimations de vitesse ou de distance precises, et que les connaissances et representations issues de l'experience aient une place determinante dans la construction des regles utilisees. Ces regles sont conservatrices (ne pas tenter un deport sans etre sur que c'est possible, retarder au maximum la decision finale en cas d'incertitude), mais en cas de tres grande proximite de l'obstacle peuvent laisser la place a des reactions plus corporelles qui sont d'ultimes tentatives pour s'ecarter de l'objet menacant.