Abstract FR:

La problématique de cette thèse part d'un constat d'inconscience entre norme, attitudes et comportements et s'applique au groupe des médecins, dont les pratiques sont régulées par des systèmes normatifs identifiables. Ce travail s'appuie sur la Théorie des Représentations Sociales et sur la Théorie de la Conditionnalité proposée par Claude Flament pour étudier les comportements et leur variabilité en appréhendant la question de leur rationalité. Les comportements des médecins sont examinés à travers quatre enquêtes portant sur leurs pratiques vis-à-vis des toxicomanes. Trois d'entre elles concernent la prise en charge des problèmes de dépendance, en médecine générale. Elles ont été réalisées à des périodes différentes, avant et après l'autorisation de délivrer des médicaments de substitution et examinent l'acceptation par les médecins de la prise en charge d'un toxicomane, et notamment les stratégies et l'acceptation de prescrire un traitement de substitution. La quatrième s'intéresse à la prise en charge du VIH-sida, à l'évaluation de l'observance des patients et à la prescription des traitements anti-VIH en milieu hospitalier. Le recueil des données met en œuvres des méthodologies qualitatives et quantitatives avec la réalisation d'entretiens et de questionnaires. Les données sont traitées en utilisant notamment des méthodologies d'analyse structurale (analyse de concomitances thématiques et analyse booléenne). Ces procédures permettent de mettre en évidence la fonction régulatrice de la norme "primum non nocere", "ne pas nuire", dans l'articulation des attitudes, des cognitions et des cognitions et des comportements des médecins. Cette norme, qui est à la base de l'éthique médicale contribue à la définition d'un système de conditionnalités des pratiques qui supporte la cohérence et la consistance intra-individuelle. Elle participe, au niveau inter-individuel, à la légitimation d'attitudes et de comportements antinomiques au sein du groupe.