Abstract FR:

L'objet de ce travail de recherche sera de mettre en évidence les répercussions subjectives et cliniques des mutations civilisationnelles postmodernes. Notre recherche s'inscrira à cette fin dans une perspective psychanalytique centrée sur la nécessité de repenser la problématique freudienne du malaise dans la civilisation à la lumière de l'actuel, reconnaissant l'action fondamentale des discours et de l'Autre dans le processus de subjectivation, et résolument tournée vers ce nouveau "mal-être" qui se donne à voir dans la clinique contemporaine. Se distingue, au cœur de cette "néoclinique", un ensemble de phénomènes nouveaux, des faits cliniques inédits qui semblent, du moins en apparence, contredire certaines lois et principes établis à son époque par le père de la psychanalyse, Sigmund Freud. Qu'en dire ? À travers les nouveaux symptômes dont elle participe à la "fabrique", la discursivité scientifico-capitaliste laisse-t-elle augurer, dans sa version postmoderne, la naissance d'une nouvelle figure de l'Homme ? Cette question de l'incidence clinique et subjective des discours sociaux constituera le fil rouge, le tuteur autour duquel se déplieront et se déploieront nos questionnements, nos hypothèses et nos arguments. Et tout le travail consistera ici, afin de creuser à fond ce thème de recherche, à repérer les dynamiques, les principes et les mécanismes qui font les spécificités de la "subjectivité à notre époque" et déterminent ses différentes formes cliniques : à mettre sur l'établi les processus psychiques mobilisés par le sujet, fonction de sa structure et de son histoire, pour faire face à des impératifs civilisationnels le pressant de fondre, au travers de nouveaux modèles d’identification, sa subjectivité dans des nouveaux modes d'être et de jouir. Il semblerait en effet que la subjectivité de notre époque et ses formes cliniques procèdent d'une nouvelle dialectique identificatoire.