Neuropsychologie cognitive du vieillissement dans la schizophrénie
Institution:
Université Louis Pasteur (Strasbourg) (1971-2008)Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Very few studies have been conducted in late-life schizophrenia though this pathology is known as a lifelong condition. Yet, life expectancy and duration are longer and aging affects cognitive functions that are already altered in young schizophrenics. Moreover, social integration and functional outcome are critical in these middle-aged and elderly patients who often end up alone after their parents death, whom they’ve spent their life with. How cognitive impairments evolve across the entire lifespan is still under debate. Additionally no studies have been reported on French-speaking patients. Is schizophrenia associated with a pathological aging? If so, is it quantitative? In such a way we should observe a disproportionate cognitive decline in late-life patients. Is it qualitative? Then, neuropsychological profiles should be different in older patients than that observed in younger ones. Lasty, is there an interaction between aging and schizophrenia? The present work address these questions through two cross-sectional studies of cognition and a study of magnetic resonance imaging using voxel-based morphometry. Our results suggest that (a) some patients develop a dementia-like state, (b) those who are able to perform more complex assessments are not impaired in all domains, (c) there are specific grey matter losses associated with aging in schizophrenia. Taken together these data allows us to propose that there is an interaction between aging and schizophrenia.
Abstract FR:
Très peu de publications ont porté sur le vieillissement dans cette pathologie chronique qu’est la schizophrénie. Pourtant, la durée et l’espérance de vie des patients s’allongent et l’âge altère des fonctions cognitives déjà perturbées chez les schizophrènes jeunes. Par ailleurs, l’insertion sociale et le cadre de vie sont des facteurs cruciaux chez des patients âgés qui se retrouvent souvent seuls suite à la perte de parents chez lesquels ils ont vécu une grande partie de leur vie. L’évolution des capacités cognitives dans la schizophrénie est encore un point de controverse marqué. De plus, nous n’avons trouvé aucune donnée portant sur des patients francophones. Existe-t-il un vieillissement pathologique dans la schizophrénie ? Si oui, est-il quantitatif ? Auquel cas, nous devrions observer une aggravation disproportionnée du déficit cognitif initial chez les patients âgés. Est-il qualitatif ? Dans ce cas, le profil de performances des patients âgés devrait être qualitativement différent de celui des patients jeunes. Résulte-t-il d’une interaction entre le vieillissement et les anomalies cognitives de la schizophrénie ? Ce travail tente de répondre à ces questions à travers deux études comportementales transversales et une étude en imagerie par résonance magnétique en voxel-based morphometry. L’ensemble de nos résultats (a) tend à confirmer qu’un sous-groupe de patients évolue vers un état démentiel, (b) illustre que chez des patients en mesure de réaliser des évaluations plus poussées, les domaines cognitifs ne sont pas tous affectés de manière homogène et disproportionnée, (c) il semble y avoir des déficits en substance grise spécifiques au vieillissement des patients schizophrènes. Considérés dans leur ensemble, ces résultats nous permettent de suggérer qu’il y a bien une interaction entre le vieillissement et la schizophrénie.