Douleur chronique : activité électrodermale et interoception
Institution:
Lille 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The initial part of this work highlights specificities in the electrodermal activity (EDA), index of the sympathetic nervous system activity, in chronic pain patients. In a first experiment, the EDA recordings are performed at rest and during a series of pure innocuous tones. Non-depressed chronic pain patients present an increased EDA as compared to healthy participants. Regarding the frequency of spontaneous fluctuations (FSs), patients can be described as labile individuals. Depressed chronic pain patients do not demonstrate this effect. A second experiment shows that FSs emission is related to intense thoughts. However, if the occurence of the phenomenon is increased in patients, the underlying process is not fundamentally different in controls. A third experiment indicates that pain descriptors elicit larger electrodermal responses in chronic pain patients than in controls. Nevertheless, the strong reactivity also concerns other emotional words ; therefore this is not a specific effect. The second part of this work includes two experiments during which the perception of interoceptive sensations arising on the hands was quantified. Non-depressed chronic pain patients reported more numerous, more diversified, more extended and longer lasting sensations than controls. Such a somatosensory amplification appeared reduced if the sensations are considered as induced by an external source. This link in chronic pain between the increase of the vegetative reactivity and the amplification of interoception is discussed
Abstract FR:
La partie initiale de ce travail met en évidence des spécificités dans l'activité électrodermale (AED), indice du fonctionnement du système nerveux sympathique, chez des patients douloureux chroniques. Dans une première expérience, des enregistrements d'AED sont effectués en période de repos et en réponse à des sons non douloureux et non signifiants. Des patients douloureux chroniques non dépressifs ont une AED supérieure à celle de contrôles sains. Au regard de la fréquence des fluctuations spontanées (FS), les patients peuvent être qualifiés de labiles. Les douloureux dépressifs ne montrent pas cet effet. Une seconde expérience indique l'émission de FS est reliée à la survenue de pensées intenses. Cependant, si l'occurence d'un tel phénomène est augmentée chez les douloureux, le processus sous-jacent n'est pas fondamentalement différent chez les contrôles. Une troisième expérience indique des mots descripteurs de douleur provoquent des réponses électrodermales plus amples chez des douloureux que chez des contrôles. Toutefois, la forte réactivité s'étend à d'autres mots émotionnels ; il ne s'agit donc pas d'un effet spécifique. La seconde partie du travail regroupe deux expériences quantifiant la perception des sensations intéroceptives au niveau des mains. Les douloureux non dépressifs décrivent des sensations plus nombreuses, plus diversifiées, plus longues et plus étendues que les contrôles ; cette amplification somatosensorielle serait cependant moins nette lorsque la source des sensations est considérée comme externe. L'association en cas de douleur chronique entre la majoration de la réactivité végétative et celle de l'intéroception est discutée