Les difficultés scolaires symptômes du discours de l'école comme producteur de confusion des places
Institution:
StrasbourgDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
When school was the place of transmission of knowledge, academic failure was related to the question of knowledge. Today, the loss of boundary between transmission of educational, social, medical knowledge promotes widespread interference, and the term "learning difficulties"is used in a sort of amalgam, to designate the status of a student that does not benefit from the school system. This catch-all term, with multiple meanings, objectifying the student, refers to this lack of boundaries, characteristic of the social bond of liberal society tending to confusion. Thus, the discourse of school, through the official texts, undermines the authority of the teacher who supports the generational difference, inducing confusion of places. The 1989 Act places the student at the center of the educational system, and acknowledges him as responsible for his education; terms such as autonomy, contracting, negotiation annihilate the role of the master, inducing symmetry, thus a loss of boundaries in the relationships between adults and students. With reference to psychoanalytic theory, academic difficulty, whatever its form, can be viewed in terms of failure of Oedipal resolution, producing confusion in the subject, loss of limits, the pursuit of enjoyment, and difficulty in building on the gap. Therefore, the discourse of school, characterized this way, contributes for such students, to more confusion. All the more as today when the authority of speech of previous generations (which provided the markers for identifying the structural construction of the subject) is replaced by the accounting measurement of capabilities and attitudes.
Abstract FR:
Lorsque l’école était le lieu de transmission des savoirs, l’échec scolaire était relié à la question du savoir. Aujourd’hui, la perte de limite entre transmission du savoir, éducatif, social, médical, favorise le brouillage généralisé ; et le terme de « difficulté scolaire » est utilisé dans une sorte d’amalgame, pour désigner l’état de l’élève qui ne profite pas du système scolaire. Ce terme fourre-tout, aux acceptions multiples, objectivant l’élève, renvoie à cette absence de délimitations, caractéristique du lien social de la société libérale tendant à la confusion. Ainsi, le discours de l’école, à travers les textes officiels, met à mal l’autorité du maître qui se soutient de la différence générationnelle, induisant confusion des places. La loi de 1989 place l’élève au centre du système éducatif, le reconnaît responsable de son éducation ; les termes comme autonomie, contractualisation, négociation annihilent la place d’exception du maître, induisant symétrie, donc perte des limites, dans les relations entre adultes / élèves. En référence à la théorie psychanalytique, la difficulté scolaire, quelle que soit sa forme, peut être vue sous l’angle d’une défaillance de résolution œdipienne, produisant chez le sujet confusion, perte des limites, recherche de la jouissance, difficulté à se construire sur le manque. Dès lors, le discours de l’école, ainsi caractérisé, contribue, chez de tels d’élèves, à renforcer la confusion. Ce d’autant plus aujourd’hui quand, à l’autorité de parole des générations précédentes qui fournissait les repères identificatoires structurants pour la construction du sujet, ne se substitue que l’évaluation comptable des capacités et des attitudes.