A l'ombre du regard, Recherche en psychologie clinique sur la caractérisation de la fonction scopique chez le surveillant pénitentiaire
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Abstract EN:
In his "Three essays on the theory of sexuality, Freud relates the desire to acquire knowledge to the epistemophilic drive, whose origin is in the eye. "Seeing" supposedly leads to the desire of knowledge, unconscious knowledge, unperceivable and yet self -onlooking. If keeping prisoners, maintaining law and order, preparing discharges are the missions of prison warders, "it has been shown that they develop an ability to see, through constant watching (. . . ), that surprises outside observers". (Chauvenet). The prison allows to see, in a confined place, people whom you don't want to know anything about. These persons whom you don't want to know anything about are constantly watched by warders through opaque screens (cameras, eyepieces. . . ). This continuous action, imposed by the warder's duties, can lead to a desubjectivation of prisoners. The seeing eye is also the watching eye. The misunderstanding (badly considered) of the scopic relation leaves way to the misunderstanding of human relationship, which is still, however, a defence in these places where there are very singular ways of expressing oneself. This study intends to show how the look, like the fact of seeing, makes way for the intersubjectivity between prisoners and warders, since the start of the warder's particular position. The population is composed of prison warders. The group consists in 63 people over 11 institutions. The point is to emphasize the interest of the psychological dimension, more specifically the underestimated effect of the scopic drive in confined places.
Abstract FR:
"Freud, dans les Trois essais sur la théorie de la sexualité, associe le désir de savoir à la pulsion épisthémophilique dont la source se situe dans l’œil. « Voir » conduirait au désir de savoir, savoir inconscient, invisible à soi, et toutefois observateur de soi-même. Si la garde des détenus, le maintien de l’ordre et la préparation à la sortie caractérisent les missions des surveillants, « on constate que la mission de surveillance développe chez eux une faculté de voir [. . . ] qui surprennent l’observateur étranger. » (CHAUVENET). La prison permet de voir des individus dans un endroit confiné dont on ne veut rien savoir. Et ces personnes dont on ne veut rien savoir, car correctement mises à l’écart par des paravents opaques (caméras, œilletons. . . ), sont en permanence observées par les surveillants. Action continue et imposée par la fonction pouvant conduire à une désubjectivation des personnes détenues. L’œil qui voit est aussi celui qui regarde, à travers le malentendu (mal-perçu) de la relation scopique, s’installe tout le malentendu de la relation humaine, relation humaine qui demeure un rempart en ces lieux d’une expression singulière partagée. Cette recherche vise à montrer, comment, à l’instar du voir, le regard favorise l’intersubjectivité entre les personnes détenues et le personnel de surveillance depuis l’émergence d’une position singulière de l’agent de surveillance. La population est celle des surveillants pénitentiaires. La cohorte est constituée de 63 sujets sur 11 établissements. Il s’agit de montrer l’intérêt de la dimension psychologique, et plus spécifiquement du caractère sous-estimé de la pulsion scopique dans le milieu de l’enfermement. "