La Griffe Cégétiste : une sociologie historique de la reconversion professionnelle des cadres syndicaux de la CGT (années 1970-2010)
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis analyses how the Confédération générale du travail (CGT) managed the professional retraining of the trade union officers through the decades 1970’s to 2010’s. It proposes a new interpretation framework of professional transition from a historical and relational viewpoint. This perspective shows the way the trade unionists increase their experience in militancy, it reveals how they move up through different professional contexts and it finally explains how the support facilities for retraining evolve. From three fields – the CGT national office, some dedicated courses at university and a specific entrance exam at the National School of Administration (ENA) – this study is concerned with the output of the CGT’s unionist reputation as a distinguishing feature, sometimes infamous or highly sought, built during the professional transition. In order to understand the retraining process without individualist and pro-active explanations, this research pays attention to the historical background of social mobility and to the social inequalities between unionists. The professional retraining is considered as a social experience depending on collective negotiations and institutional policies applied by the union. The career paths of these retrained unionists must be understood as the result of the effects produced by institutions – educational, professional or even political – that contribute to create them.
Abstract FR:
Cette thèse s’intéresse aux politiques de reconversion professionnelle des cadres syndicaux menées par la Confédération générale du travail (CGT) au cours des décennies 1970-2010. Elle se propose d’étudier leur mise en œuvre au prisme d’une grille d’analyse relationnelle et située prenant en compte la construction du capital militant des syndicalistes, la structure des espaces professionnels traversés ainsi que l’histoire des dispositifs d’accompagnement qu’ils fréquentent au moment de leur transition professionnelle. À partir de terrains d’enquête multiples, comprenant aussi bien le siège de l’organisation, les formations universitaires ou la Troisième voie d’accès à l’ENA (1983-1986), cette étude cherche à comprendre comment se façonne une griffe cégétiste, marque sociale stigmatisée et/ou valorisée, dont la valeur se révèle au moment de la reconversion. Pour ce faire, elle veille à restituer le phénomène dans son historicité, en le réinscrivant dans l’ensemble des déplacements sociaux réalisés tout au long de la carrière syndicale ou encore en signalant l’inégalité des syndicalistes devant les dispositifs de reclassement. Loin des modèles volontaristes et individualistes qui président généralement à son explication, cette thèse envisage ainsi la reconversion comme une réalité construite, négociée et collective. Les itinéraires des reconvertis ne pouvant être appréhendés qu’au regard des institutions – militantes, scolaires et professionnelles – qui participent à les fabriquer.