Une culture protestataire entre local et transnational : trajectoire des mobilisations anglophones du Cameroun
Institution:
Bordeaux 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The present research is a contribution to the current effeorts of globalisation of the collective action theories, i. E. Opening-up of their empirical bases. Contrary to the dominant primordialist interpretations, this study considers that the Anglophone Cameroon collective protests fully deserve a sociology of mobilisations. To understand the persistence and the intensity variations of these phenomena over the longue durée, we propose an integrated framework based on the most recent theoretical developments, without rejecting the Africanist sociology most solid assets. In the wake of an emerging body of work it is suggested that a relevant recycling enables to articulate the categories of "resistance" ans "protestation". This approach is then implemented in two main steps. The first confronts historical and ethnographic data to shed some light on the formation of a collective action repertoire for the considered area. Following the contentious episode of 1990-95, the second part shows how this protest know-how is maintained, enriched or wasted through various trajectories of mobilisations' relative specialisation : institutionalisation, radicalisation and socialisation. Finally, despite increased environmental constraints, a rich Anglophone protest culture, opened and clearly confrontative appears, rooted in a series of local daily practices, as well as fed by transnational dynamics.
Abstract FR:
La présente recherche se veut une contribution aux efforts actuels de globalisation des théories de l'action collective, c'est-à-dire du désenclavement de leurs bases empiriques. Au rebours des interprétations primordialistes dominantes, cette étude considère que les protestations collectives du Cameroun anglophone sont pleinement justiciables d'une sociologie des mobilisations. Pour comprendre la persistance et les variations d'intensité de ces phénomènes sur la longue durée, on propose un cadre intégré s'appuyant sur les développements théoriques les plus récents, sans rejeter les acquis les plus solides de la sociologie africaniste. Dans le sillage d'autres travaux émergents, il s'agit d'opérer un tri sélectif qui permette d'articuler les catégories "résistance" et "protestation". Cet arsenal est alors déployé en deux étapes principales. La première croise des données historiques et ethnographiques pour éclairer la formation d'un répertoire d'action collective propre à la région considérée. Au terme de l'effervescence contestataire des années 90-95, la deuxième partie montre comment ces savoir-faire protestataires sont entretenus, enrichis ou dilapidés à travers des trajectoires de relative spécialisation des mobilisations : l'institutionnalisation, la radicalisation et la socialisation. Au bout du compte, en dépit des contraintes environnementales accrues, apparaît une riche culture protestataire anglophone ouverte et nettement confrontative qui s'enracine dans une série de pratiques quotidiennes locales autant qu'elle s'abreuve de dynamiques transnationales.