Les islamistes algériens à la conquête du pouvoir : entre les urnes et le maquis : itinéraires politiques du FIS
Institution:
Paris, Institut d'études politiquesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Setting out to seize the central "values" of the society (Islamo-nationalism) in order to dispute with the ruling bodies of the tight control they have been holding over the economy since independence, Islamism has been calling up outclassed actors from the underprivileged urban youth, as well as the young qualified elite who are exempt from the recruitment channels of the “state bourgeoisie”. The FIS owes a great deal of its success to the fact that it carries out both the normal functions of a political party and a “tribunicienne” function of organisation and defence of the common social categories. But the FIS is not monolithic, which can be seen from two leanings : the one, “technocratic”, attemps to integrate itself through the wheels of State ; the other, “theocratic”, advocates the overthrow of the “system”. The choice of the FIS in favour of an electoral strategy will favour the first one rather than the second. But the coup d’Etat of January 1992 will be a chance for revenge for the “theocrats”. It is also due to the double nature of the party that the political elite of the FIS have not had the total control of their base for three years, and have had to witness a partial split in the social movement for which until the they had been the only spokmen.
Abstract FR:
Visant à s'emparer des "valeurs" centrales de la société (l'islamo-nationalisme) afin de dispute aux groupes dirigeants le contrôle qu'ils exercent depuis l'indépendance sur l'économie entière, l'islamisme fait, à la fois, intervenir les acteurs dominés de la jeunesse du sous-prolétariat urbain et les jeunes élites diplômées exclues des filières de recrutement de la "bourgeoisie d'Etat". Le FIS doit une grande partie de son succès au fait qu'il remplit à la fois les fonctions classiques du parti politique et une fonction "tribunicienne" d'organisation et de défense des catégories sociales plébéiennes. Mais le FIS n'est pas monolithique, qui voit s'exprimer dans ses rangs deux tendances : l'une "technocratique" qui s'essaye à une intégration par les rouages de l'Etat ; l'autre "théocratique" qui prône le renversement du "système". Le choix du FIS en faveur d'une stratégie électorale aura pour effet de favoriser la première au détriment de la seconde. Mais le coup d'Etat de janvier 1992 sera, pour les "théocrates", l'occasion de la revanche. C'est donc aussi à la double nature du parti que les élites politiques du FIS doivent, depuis trois ans, de ne pouvoir contrôler totalement leur base et d'assister à un éclatement partiel du mouvement social dont ils s'estimaient jusqu'alors être les uniques porte-parole.